EDITO / Nébuleuse nationaliste arménienne
Des associations ont appelé à soutenir l’opposant de Patrick Devedjian, dont l’élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel, en raison d’une infraction au code électoral. Il n’en fallait pas moins pour que la nébuleuse turcophobe de France s’active à tout va.
Sans surprise, le chevalier Jean-Marc « Ara » Toranian, ancien porte-parole de l’ASALA (organisation terroriste et raciste arménienne) n’a pas apprécié que l’on s’en prenne à sieur Devedjian et n’a trouvé rien de mieux à faire que passer ses nerfs sur une association (CIVIC) et le site Turquie-News.com
Le lecteur assidu pourra se dire, à raison, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, Turquie News est une nouvelle fois la cible du nationalisme arménien et de son corollaire, la haine à l’égard des Turcs.
On comprend que le justicier Toranian, n’apprécie guère que l’on s’oppose à l’un de ses acolytes, défenseur, lui aussi, des intérêts de l’Etat arménien au détriment de ceux de la France. Il est plus difficile de comprendre la mauvaise foi qu’il affiche dans sa dernière éructation à l’égard des Français d’origine turque dont Turquie-News.com porte la voix. Le lecteur aura tout intérêt à garder en tête le fait que le "magazine" d’Ara Toranian avait, en octobre dernier, littéralement sonné l’alerte à l’annonce de l’invalidation de l’élection de Patrick Devedjian.
Nous vous invitons à lire cette analyse de Maxime Gauin qui démonte, sur le fond et point par point la "protestation" d’Ara Toranian. (...)
Pourquoi la défaite de M. Devedjian est-elle éminemment souhaitable et tant souhaitée ?
Des associations ont appelé à soutenir l’opposant de Patrick Devedjian, dont l’élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel, en raison d’une infraction au code électoral. Il n’en fallait pas moins pour que la nébuleuse turcophobe de France s’active à tout va.
Sans surprise, le chevalier Jean-Marc « Ara » Toranian, ancien porte-parole de l’ASALA (organisation terroriste et raciste arménienne) n’a pas apprécié que l’on s’en prenne à sieur Devedjian et n’a trouvé rien de mieux à faire que passer ses nerfs sur une association (CIVIC) et le site Turquie-News.com
Le lecteur assidu pourra se dire, à raison, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, Turquie News est une nouvelle fois la cible du nationalisme arménien et de son corollaire, la haine à l’égard des Turcs.
On comprend que le justicier Toranian, n’apprécie guère que l’on s’oppose à l’un de ses acolytes, défenseur, lui aussi, des intérêts de l’Etat arménien au détriment de ceux de la France. Il est plus difficile de comprendre la mauvaise foi qu’il affiche dans sa dernière éructation à l’égard des Français d’origine turque dont Turquie-News.com porte la voix. Le lecteur aura tout intérêt à garder en tête le fait que le "magazine" d’Ara Toranian avait, en octobre dernier, littéralement sonné l’alerte [1] à l’annonce de l’invalidation de l’élection de Patrick Devedjian.
Nous vous invitons à lire cette analyse de Maxime Gauin qui démonte, sur le fond et point par point la "protestation" d’Ara Toranian. NDLR
Par Maxime Gauin
Des Français d’origine turque et des turcophiles ont appelé à battre le député sortant Patrick Devedjian, dont l’élection fut invalidée par le Conseil constitutionnel, en raison d’une infraction au code électoral — M. Devedjian a fait, suite, à cette invalidation, des commentaires fort peu respectueux de l’autorité judiciaire, et montrant une ignorance étonnant de la jurisprudence du Conseil en la matière. Sans grande surprise, Jean-Marc « Ara » Toranian, co-président du Conseil coordination des associations arméniennes de France (CCAF), n’a pas apprécié.
Voyons donc cette protestation :
« Le communautarisme le plus étroit, sous-tendu par une arménophobie manifeste vient de faire une entrée fracassante dans l’élection législative partielle qui va se dérouler les 9 et 16 décembre dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Chatenay Malabry, Bourg-la-Reine et Sceaux). »
Appeler à voter UMP en Île-de-France, et PS en Rhône-Alpes, pour le seul motif qu’il y avait une personne appartenant au nationalisme arménien sur chacune de ces deux listes, comme l’a fait M. Toranian, en 2010, ce n’est pas à ses yeux du « communautarisme », et moins encore du « communautarisme étroit ». Par contre, que des Français d’origine turque et des turcophiles prennent une position, pour un candidat qui n’a ni des origines turques ni des liens particulièrement étroits avec la Turquie, c’est automatiquement du « communautarisme ». La logique de ces affirmations successives aura sans doute échappé à beaucoup de lecteurs, moi compris.
Quant à « l’arménophobie », elle est tellement « manifeste » que M. Toranian ne nous donne pas de preuve à cet égard. L’hommage à Berç Keresteciyan ou le rappel de la contribution de non-musulmans (Arméniens inclus) à l’Empire ottoman tardif, puis à la République kémaliste, sont-ce des preuves d’« arménophobie » ?
« Cette prise de position scandaleuse à plus d’un titre appelle un certain nombre de commentaires. Tout d’abord par ses motivations qui se résument à un objectif : tuer politiquement Patrick Devedjian, qui est l’un des plus illustres élus français d’origine arménienne. Triste ambition. En se mobilisant pour stigmatiser un homme connu pour sa filiation avec une famille rescapée du génocide de 1915 (du côté de son père), ces organisations se situent en effet dans la sinistre tradition de haine qui avait présidé à ces événements. Compte tenu du poids de l’histoire, et quand on se réclame d’une identité turque, la moindre des choses ne serait-elle pas de faire preuve d’une certaine prudence dans l’usage de la parole publique, dès lors qu’il s’agit justement des membres de ce peuple martyr, victime s’il en est de l’hypernationalisme turc ? »
Voilà un bel exemple, archétypal, de la façon dont le « génocide » est instrumentalisé par certains pour interdire toute action, aussi légale soit-elle, aux personnes d’origine turque ou intéressées par l’amélioration des relations franco-turques.
« Mais l’idéologie de ces associations, qui se font volontiers les relais de la politique d’Ankara »
Accusation classique, et, tout aussi classiquement, portée sans preuve.
« D’autant plus que l’homme à abattre est un élu qui s’est personnellement et courageusement impliqué pour la déclinaison et l’application aux Arméniens qui en ont été longtemps privés, des valeurs et principes immanents aux droits de l’homme. Ainsi en est-il de son engagement en faveur de la loi Boyer, que lesdites associations lui reprochent d’avoir votée. Mais qu’est-ce que ce texte, sinon la protection de l’humanité contre le négationnisme touchant justement au premier « crime contre l’humanité », désigné comme tel le 25 mai 1915, dans une déclaration commune signée par la France, la Russie et l’Angleterre ? »
Réponse : un texte inconstitutionnel, car attentatoire au principe de la liberté d’expression, tel qu’exposé dans la déclaration des droits de l’homme de 1789. Ainsi en a jugé le Conseil constitutionnel. L’acharnement de M. Devedjian à faire voter un tel texte, y compris après la décision du Conseil, prouve un profond mépris des institutions républicaines, et du principe de la liberté d’expression.
« Bien que bénéficiant de son assentiment, cette incrimination n’est cependant pas l’œuvre du seul et unique Patrick Devedjian. »
Personne n’a dit le contraire.
« Elle a été majoritairement votée par l’Assemblée nationale et le Sénat. »
Il n’y avait pas cinquante députés (opposants inclus) pour voter sur la proposition de loi Boyer à l’Assemblée nationale, et le nombre de sénateurs ayant voté ce texte n’atteint pas la majorité absolue des membres à la haute assemblée. M. Toranian passe pudiquement sur les pressions antirépublicaines exercées, notamment, par M. Sarkozy.
« Et tout en étant présentée par l’UMP, elle a été soutenue par les groupes socialistes de ces deux chambres. »
Il n’y a pas eu de majorité absolue de députés ou de sénateurs socialistes pour voter la proposition de loi.
« Quant à son invalidation par le Conseil Constitutionnel, elle ne repose que sur un vice de forme juridique. »
C’est un mensonge, comme la lecture de la décision du Conseil constitutionnel permet de le constater.
« Une décision que François Hollande se propose de dépasser en soumettant dans les meilleurs délais un nouveau projet gouvernemental, de même nature. »
Même une bonne partie du lectorat de M. Toranian ne croira pas à cette phrase, et ce n’est sûrement pas moi qui vais leur donner tort en l’occurrence.
« Faut-il également rappeler que c’est le PS, auquel appartient Julien Landfried »
M. Landfried n’est pas membre du PS. Caramba, encore raté !
« qui le premier a déposé une loi de ce type, et ce par deux fois en 2006 à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Sénat le 4 mai 2011. »
Au contraire, le groupe socialiste du Sénat refusa, par deux fois, de soutenir la proposition Masse, rejetée par la haute assemblée le 4 mai 2011 par une large majorité, qui incluait des sénateurs socialistes. De la même façon, Bariza Khiari, vice-présidente socialiste du Sénat, fut l’une des responsables de la collecte de signatures de sénateurs pour saisir le Conseil constitutionnel, aux côtés de Nathalie Goulet et Jacques Mézard.
« Et que dire de l’accusation portée contre Devedjian d’avoir plaidé en faveur des membres emprisonnés de l’Asala ? Depuis quand essaie-t-on en République d’entacher ainsi la réputation des avocats au motif des délits reprochés à leurs clients ? »
M. Toranian sait parfaitement qu’il y a différentes manières de défendre un criminel particulièrement odieux. Soit au nom du principe selon lequel tout le monde a droit à un avocat (exemple-type : Robert Servatius défendant Adolf Eichmann, aux frais de l’État d’Israël), soit parce que l’avocat de la défense adhère à tout ou partie des idées de son client. Dans ses plaidoiries comme dans ses déclarations prononcées hors du tribunal, M. Devedjian n’a jamais caché son soutien total aux attentats terroristes de l’ASALA (et des CJGA/ARA), ainsi qu’à leurs buts politiques, notamment l’amputation du territoire turc, qui ne pourrait être réalisée par une guerre d’agression, suivie par des dizaines de Srebrenica.
« Faut-il […] répéter que quand il y a eu l’attentat effectivement aveugle d’Orly (condamné par la majorité des militants de l’Asala et qui a entrainé son autodissolution), Devedjian n’a justement pas défendu les personnes qui étaient inculpées dans cette exaction ? »
M. Toranian ne croit pas lui-même à ce qu’il écrit en l’occurrence. Il n’y a pas eu d’« autodissolution » de l’ASALA suite à l’attentat d’Orly. Après cet attentat (15 juillet 1983), l’ASALA a posé, le 30 septembre 1983, une bombe à Marseille, faisant un mort et vingt-cinq blessés, commis plusieurs attentats à Téhéran, les 27 et 28 mars 1984, assassiné, le 28 avril 1984, Ișık Yönder, mari d’une diplomate turque, toujours à Téhéran, tenté d’assassiner l’ambassadeur turc à Budapest, en décembre 1991, et posé une bombe à Bruxelles, devant l’ambassade turque, le 23 juin 1997 (liste non exhaustive). L’ASALA est également suspectée d’avoir aidé le groupe Carlos à commettre l’attentat contre la Maison de France à Berlin, le 25 août 1983 (deux morts, vingt-cinq blessés), et d’avoir assassiné l’agent de renseignement français Jacques Merrin, le 2 février 1988.
Les dissidents de l’ASALA, soutenus par M. Toranian, ont tenté de poursuivre la campagne terroriste, en se centrant cette fois sur les diplomates turcs. La police française a heureusement démantelé l’ASALA-Mouvement révolutionnaire fin 1985. Monte Melkonian fut condamné à six ans de prison, dont quatre ans ferme, pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de faux passeport.
Quand j’avais dépouillé les collections d’Hay Baykar à la Bibliothèque nationale, fin 2009, je me souviens très bien d’un article expliquant que, suite à la brouille entre Hagop Hagopian, chef de l’ASALA, et ceux qui avaient quitté le mouvement à l’été 1983, l’aide du Comité de soutien aux prisonniers politiques arméniens, présidé par M. Toranian, avait été refusée par les inculpés. Cette aide signifiait, entre autres, être défendu par l’équipe d’avocats dont faisait partie M. Devedjian. Je n’ai pas noté la référence exacte de cet article — maintenant, je le regrette, mais ce sera réparé. J’ai par contre gardé ces passages de l’éditorial paru dans l’édition du 11 mars 1985 d’Hay Baykar, à propos du verdict de la cour d’assises de Créteil, condamnant trois terroristes arméniens pour l’attentat d’Orly :
« Un militant arménien vient d’être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Ainsi la montée de la répression anti-arménienne que nous dénonçons inlassablement depuis des mois aura atteint, le dimanche 3 mars, à 3 heures du matin, son point culminant.
[…]
Ce scénario s’est reproduit avec Soner Nayir, lui aussi désigné à la vindicte publique au moment de son arrestation comme l’auteur de l’attentat d’Orly. […] Quant à Ohannès Semerci, simple porteur de valise, il aura lui aussi été sacrifié au nom à la fois que de la responsabilité collective, de la psychose antiterroriste gagnant actuellement le pays et sur l’autel du rapprochement franco-turc.
Ces trois condamnations constituent un nouveau coup porté à la cause arménienne. »
Toujours en 1985, dans un entretien à l’Armenian Reporter (édition du 6 juin, p. 2), M. Devedjian avait exprimé un soutien sans ambiguïté à l’ASALA, refusant de qualifier ce groupe d’organisation terroriste : « Ils appellent ça terrorisme, j’appelle ça résistance. Je défends ces garçons [membres de l’ASALA] parce que ce sont des Arméniens en révolte. »
Orly ? M. Devedjian n’en a pas parlé.
« Faut-il également préciser que cette organisation ne s’en est jamais prise à la « communauté turque », mais à des représentants de l’état turc à une époque où il était dirigé par une junte militaire ? »
Les attentats de l’ASALA ont commencé en 1973 (attaque contre les bureaux de la Turquie Airlines à Paris, tentative ratée d’attentat à New York), et se sont poursuivis bien après la fin du régime militaire (1980-1983) auquel M. Toranian fait allusion.
L’ASALA ne s’est pas limitée aux « représentants de l’État turc ». La fusillade au consulat turc de Lyon, le 5 août 1980 (deux morts et plusieurs blessés) visait la foule qui se trouvait dans le consulat, foule composée en majorité de simples citoyens turcs. L’attentat du 7 août 1982 visait, encore plus clairement, les Turcs en bloc et en tant que Turcs : huit Turcs et un touriste américain assassinés, un terroriste tué par la police, l’autre arrêté (puis condamné à mort). Hay Baykar, que dirigeait M. Toranian, avait commenté l’attentat en ces termes :
« Cette action a incontestablement été la plus importante de ces sept dernières années de lutte. Tout d’abord, parce qu’elle témoigne de la volonté politique de l’ASALA de porter la lutte en Turquie même. Alors que pendant sept ans, la lutte a eu pour cadre essentiel l’Europe occidentale, l’opération Garine exprime la nécessité de resituer la question arménienne dans son vrai cadre historique et géographique. […] Quand Lévon Ekmédjian et Zohrab Sarkissian ont pénétré dans l’aéroport d’Ankara, c’était pour y mourir. Cela traduit une tout autre motivation et reflète donc une tout autre réalité. […] On ne meurt pas pour une cause sans perspective. […] L’attaque contre l’aéroport d’Ankara marque l’entrée dans les faits de cette stratégie, le déclenchement d’une nouvelle étape de la lutte de libération. »
Dans son édition du 24 novembre 1982, p. 4, Hay Baykar publiait un article intitulé « Notre lutte et l’opinion publique », recommandant aux terroristes arméniens de ne pas se limiter aux assassinats de diplomates turcs, et de ne pas trop se soucier des réactions de l’opinion publique. Les auteurs de l’attentat d’Orly n’ont fait que suivre cette recommandation.
Outre ce racisme antiturc, l’ASALA professait un virulent antisémitisme, en parfaite harmonie avec celui de ses parrains du Front populaire pour la libération de la Palestine (un groupe financé par le nazi suisse François Genoud). Un communiqué de l’ASALA, publié (en mauvais anglais) le 23 décembre 1979 vitupérait ainsi les « autorités turques sionistes » (alors que l’alliance israélo-turque n’a pris de l’importance qu’à partir de 1980-1983, sous les militaires et sous Turgut Özal). L’ASALA a plastiqué, le 18 février 1980, les bureaux d’El Al, la compagnie aérienne d’Israël, le 18 février 1980, à Rome.
De même :
« L’arrivée de Palestiniens au Liban suscite l’adhésion de certains Arméniens qui, sur le modèle des terroristes qu’ils côtoient, adoptent cette méthode dans leur lutte contre l’Etat turc. Une transnationalité alliée à une ouverture idéologique affirmée conduit l’organisation [l’ASALA] à étendre son champ d’action. La haine des juifs et de l’Occident est à l’origine de sa participation à l’attentat de la rue Copernic, en 1980, à Paris. »
Nathalie Cettina, Terrorisme : l’histoire de sa mondialisation, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 45-46.
Hay Baykar, qui, rappelons-le encore, était dirigé par M. Toranian, a publié des articles antisémites, sous couvert d’« antisionisme ». Par exemple, un nommé Sato Papazian écrivait, dans l’édition du 29 septembre 1982, p. 5 :
« Peu importe en fait quels ont été les exécutants de cette politique, ces simples besogneux d’un dessein machiavélique. Ceux-là n’ont été — comme le furent avant eux les Kurdes et les soldats allemands — que des pions manipulés par cette même logique d’extermination qui, animant aujourd’hui les dirigeants hébreux, guidait autrefois les dirigeants jeunes-turcs et nazis. Car personne ne songe un instant à minimiser la responsabilité du gouvernement israélien. Celui-ci, par l’entremise de messieurs Begin et Sharon, reprend en droite ligne l’héritage gluant laissé par les Talaat et Hitler. […] Sans doute, cette fois-ci, en planifiant cyniquement les massacres palestiniens, Begin a-t-il visé trop haut. […] Begin n’est-il pas prêt à créer de toutes pièces une vague d’attentats antisémites en Europe, court-circuitant ainsi toutes les propositions de paix au Proche-Orient ? »
Le même M. Papazian écrivait, dans l’édition du 4 mars 1983, p. 16 :
« M. Barbie, qui lui, est reconnu comme étant un criminel de guerre, a une formule pour expliquer l’arrogance de ceux qui sont dotés du pouvoir militaire : ‘à l’armée, on vous demande de gagner, un point c’est tout’. Gagner, c’est justement ce qu’est en train de faire le gouvernement Begin qui, de la Knesset à la rue, fait l’unanimité autour de sa politique. »
« Ferait-on le grief à Maitre Henri Leclerc, président honoraire de la ligue des droits de l’homme, ou à Maitre Jean-Pierre Mignard, affilié au comité directeur du parti socialiste, d’avoir eux aussi « défendu » « l’Asala ( plus souvent que Maitre Devedjian NDLR), une organisation terroriste qui a mené des actions dans les grandes capitales européennes contre la communauté turque » comme le prétend le communiqué en question ? »
Oui. La seule différence entre eux et M. Devedjian, c’est que l’engagement de M. Devedjian pour l’ASALA (et les CJGA/ARA) est cohérent avec ses années passées au groupuscule néofasciste et violent Occident.
« Faut-il rappeler que les droits de la défense constituent un rouage essentiel de la démocratie ? »
C’est parfaitement exact, mais alors, il serait bon que M. Toranian soit logique avec lui-même. En effet, il tire argument, pour défendre la qualification de « génocide arménien », des procès tenus devant des cours martiales d’Istanbul en 1919-1920, sous l’autorité du gouvernement fantoche de Damat Ferit Pacha. Lors de ces procès, jusqu’en avril 1920, les avocats de la défense n’avaient pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense, ni de demander une expertise indépendante des pièces présentées par le parquet. D’avril à octobre 1920, les accusés n’eurent même pas droit à un avocat.
« Cette affaire en dit hélas long sur les tentatives d’embrigadement nationaliste de la « communauté franco-turque » de France par Ankara. »
L’auteur de ces lignes n’a pas une goutte de sang turc dans les veines. Ce n’est nullement nécessaire pour souhaiter la défaite d’un candidat antirépublicain comme M. Devedjian.
« Elle s’inscrit dans la logique du meeting tenu par le sinistre Erdogan, le Premier ministre turc, au Zénith à Paris le 11 avril 2010, dans lequel il demandait aux « Turcs en France à s’intégrer, mais à ne pas s’assimiler », « l’assimilation » étant dénoncé comme un « crime contre l’humanité ». »
Outre qu’en turc, le mot assimilation désigne couramment l’assimilation forcée (comme cela fut pratiqué par le régime néostalinien de Bulgarie, entre 1984 et 1989), M. Erdoğan n’est pas allé aussi loin que les militants arméniens qui parlaient de « génocide blanc » pour désigner l’assimilation, dans les années 1970.
« Et l’intégration étant justifiée comme un moyen de peser sur la politique des pays d’accueil européens. Rien de moins. »
Faire voter par la France une loi inconstitutionnelle, liberticide et communautariste, n’est-ce pas « peser sur la politique d’un pays d’accueil » ?
Le paragraphe final de M. Toranian est une sorte de feu d’artifice.
Sa réaction témoigne de la peur qu’inspirent désormais à certains les Français résolus à ne pas se laisser faire par le communautarisme arménien. Ce n’est pas fini. Ce n’est au contraire que le début.
Il faut souhaiter, en souvenir des nombreuses victimes de l’ASALA (y compris d’ailleurs, deux malheureux Arméniens libanais déchiquetés par une bombe de cette organisation à Beyrouth, le 26 mars 1982), en souvenir des innombrables propos antirépublicains de M. Devedjian (comme le fameux « cette salope ! » de 2007) que cet homme soit battu, dimanche. Et qu’il quitte enfin la vie politique française.
[1] http://www.armenews.com/article.php3?id_article=83633