Baykal : « Le gouvernement ne perçoit pas la dimension du terrorisme »
Le chef de l’opposition, M. Deniz Baykal (CHP, Parti Républicain du Peuple, social-démocrate) a reproché mardi au gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (AKP, conservateurs religieux) de « ’ ne pas saisir, de ne pas comprendre la profondeur et la dimension du problème du terrorisme’ ».
« Le gouvernement n’a pas compris ou ne veut pas comprendre la dimension du problème » a-t-il déclaré en s’adressant aux députés du groupe parlementaire de son parti.
« Le terrorisme n’est pas une obsession à vouloir tuer sans raison, sans but et n’est pas le reflet d’une psychologie de l’agression » a-t-il ajouté et précisé : « Les terroristes font couler le sang dans un but politique ».
M. Baykal a reproché au gouvernement AKP d’élaborer sa politique anti-terrorisme en établissant des relations étroites avec les forces voulant remodeler la région [NDLR : USA, UE] et en obtenant le soutien de celles-ci.
« Cette situation pousse la politique anti-terrorisme de la Turquie dans une impasse » a-t-il ajouté en soulignant l’importance pour le pouvoir d’élaborer une politique de lutte indépendante contre le terrorisme.
« Certains parmi nous (les politiciens) ne condamnent pas le terrorisme et n’adoptent pas la même attitude que la nôtre, contre le terrorisme » a-t-il précisé faisant allusion au DTP, parti éthno-nationaliste kurde de Turquie, proche du PKK.
« Ne pas condamner le terrorisme, soutenir celui-ci, ne peut pas mener la lutte contre le terrorisme vers un succès » a-t-il ajouté, en précisant que des pays comme l’Espagne et la Grande-Bretagne considéraient comme illégale toute formation politique ne condamnant pas les actes terroristes.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 40.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.