Le parlementaire démocrate Steve Cohen qui a joué un rôle majeur afin que la résolution sur les allégations arméniennes relatives à 1915 ne soit pas inscrite à l’ordre du jour officiel de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, a indiqué au journal Vatan les raisons de ses efforts.

« Je me vois comme un Turc et j’œuvre au Parlement comme un ‘Jeune Turc’ » a-t-il déclaré avec ferveur.

Le Représentant du Tennessee, Steve Cohen a précisé les motivations qui l’ont poussé, en compagnie de quatre de ses camarades, à s’opposer avec détermination aux organisations arméniennes de lobbying et à la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, afin de bloquer la résolution sur les incidents de 1915.

Ainsi, l’élu démocrate a fait valoir qu’il se sentait turc car les Ottomans avaient sauvé et donné refuge à ses aïeux chassés par l’Inquisition espagnole.

Toutefois, il a indiqué que, cette fois, les débats avaient été plus houleux que d’habitude. En effet, auparavant, le caractère occidental de la Turquie était considéré comme une évidence et sa qualité de membre de l’OTAN et son alliance avec les Etats-Unis ne soufraient pas le doute. Cette année, les Représentants juifs n’ont pas affiché leur soutien traditionnel à la Turquie notamment en raison de ses mauvaises relations avec Israël. Jusque-là, les élus qui défendaient Israël, soutenaient systématiquement la Turquie sur de tels sujets. Cette fois, ils ont préféré demeurer silencieux. Je me suis entretenu avec la présidente Nancy Pelosi mais je préfère ne pas en révéler les détails.

Les conseils avisés du tailleur et du général

« Si vous me demandez pourquoi j’ai œuvré avec autant de ténacité, je vais vous relater une anecdote et vous comprendrez rapidement. Un jour, nous discutions avec mon tailleur de ce sujet. Cet homme qui avait guerroyé aux côtés des soldats turcs en Corée m’a dit : « Les Turcs sont nos amis car ils ont combattu, au péril de leur vie, pour nous. Un homme ne doit jamais oublier son ami et son allié ».

Malgré plus de 50 ans qui se sont écoulés, je peux encore témoigner de cette indéfectible amitié. J’ai un diplôme d’Histoire et j’accorde une place toute particulière au passé.

Le général David Petraeus, ancien commandant de la force multinationale en Irak et maintenant, chef des troupes de l’Otan en Afghanistan, me rappelant le rôle clé joué par la Turquie en faveur des Américains aux quatre coins du monde, a enchérit que le Congrès des Etats-Unis devait fermement refuser de légiférer sur l’Histoire et rejeter une telle résolution pro-arménienne qu’il jugeait erronée et pernicieuse.

Je considère personnellement avoir une filiation turque. Ma mère nous a quittés le 9 décembre dernier, son père, Abraham Hassan, était né Ottoman en 1895. Moi aussi, je me considère comme un Turc. J’ai un héritage turc et travaille au Congrès tel un Jeune Turc. » a conclu Steve Cohen.

İlhan TANIR – Vatan
Washington - 24.12.2010

Note du traducteur : Stephen « Steve » Cohen n’est pas le seul parlementaire étasunien lié, par sa famille, à la Turquie : les deux grands-mères d’Ieana Ros-Lehtinen, députée (républicaine) de Floride sont nées turques, l’une à İstanbul, l’autre à Lüleburgaz (Thrace) ; la fille de Virginia Foxx, députée (républicaine) de Caroline du nord est mariée à un Turco-Américain, dont elle a eu deux enfants.

Traduction exclusive pour Turquie News par Ali Bal.