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Le Parti républicain du peuple (CHP), un candidat face au président Recep Tayyip Erdogan

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 548
Le Parti républicain du peuple (CHP), un candidat face au président Recep Tayyip Erdogan

En désignant un candidat connu pour ses discours passionnés et capable de donner dans la rhétorique anti-américaine, le principal parti d’opposition turc cherche à doper ses chances face au président Recep Tayyip Erdogan lors des élections de juin.

Le Parti républicain du peuple (CHP), un bastion de la Turquie laïque créé par le fondateur de la république Mustafa Kemal Atatürk, a peiné ces dernières années à mobiliser, ne dépassant guère le quart des suffrages lors des élections.

La tâche de se mesurer à M. Erdogan a été confiée au député Muharrem Ince, un ancien professeur de physique chimie. Depuis sa nomination comme candidat, M. Ince a sillonné le pays au-delà des fiefs habituels du CHP, prononçant des discours passionnés et se faisant photographier sur une bicyclette ou un tracteur pour se montrer en phase avec les préoccupations du peuple.

“Il a été combatif au cours de sa carrière politique, il est proche du peuple de la même manière que M. Erdogan et il est de plus drôle et tolérant”, note Tanju Tosun, professeur à l’Université Ege. “Ce sont les éléments-clé qui font de M. Ince un bon concurrent à M. Erdogan”.

Afin de se placer au-dessus des considérations partisanes, les insignes du CHP sont invisibles au cours de ces meetings, et les supporters brandissent surtout des drapeaux turcs.

“Je veux réunir et réconcilier cette nation sous un seul grand parapluie”, a-t-il promis. Il a critiqué la rhétorique polarisante de M. Erdogan, affirmant qu’il ne serait pas, lui, un président “vociférant”.

En route pour le meeting, Erdal Uzunkaya estime que l‘écroulement de la livre turque et la hausse des prix de l’essence justifient un changement à la tête du pays. “Ince est une personne courageuse, il me rend fier”, explique-t-il.

Après sa nomination comme candidat, il a ainsi symboliquement retiré l‘épinglette du CHP accrochée au revers de sa veste, la remplaçant par un drapeau turc.

Jouant sur un terrain qu’affectionne le président Erdogan, M. Ince a également adopté une posture de fermeté à l‘égard de l’Occident, inhabituelle pour le CHP.

Il a notamment menacé de fermer une base militaire utilisée par les Américains en Turquie si Washington n’extrade pas le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016.

M. Tosun, auteur de plusieurs ouvrages sur la politique turque et le CHP, estime que M. Ince serait le mieux placé pour défier M. Erdogan comme candidat unique de l’opposition en cas de second tour.

“Il a une plus forte chance surtout d’obtenir les votes des électeurs Kurdes par rapport à Mme Aksener”, souligne le chercheur.

Source : avec Euronews


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