Selon un sondage Estima publié mercredi par le journal Vatan, près de trois quarts des Turcs seraient favorables à l’élection de leur président au suffrage universel et non par le Parlement.
Selon ce sondage, 74,5% des personnes interrogées sont prêtes à approuver par référendum une réforme constitutionnelle en ce sens, tandis que 19,4% voteraient contre.
Le Tribunal constitutionnel a rejeté ce mois-ci des appels du principal parti d’opposition et du président Ahmet Necdet Sezer, opposés à un projet de réformes préparé par le gouvernement AKP afin de permettre aux Turcs d’élire directement leurs futurs présidents.
La décision du Tribunal constitutionnel va permettre la tenue d’un référendum, probablement en octobre ou en novembre, et renforce la position du Premier ministre Tayyip Erdogan et de son Parti AKP, de tendance islamiste.
Toujours selon les sondages, le parti AKP, au pouvoir, est favori pour les élections législatives du 22 juillet prochain. Deux partis d’opposition (CHP et MHP), entreraient aussi au parlement.
Le successeur de du président sortant, A.N. Sezer, laïc farouchement opposé à l’AKP, sera désigné cet automne par le Parlement pour un mandat de sept ans.
En tout état de cause, une élection présidentielle au suffrage universel ne pourrait dès lors intervenir avant 2014.
Le mandat de Sezer expirait en mai dernier, mais l’incapacité du Parlement à lui choisir un successeur l’a contraint à rester au pouvoir.
Le revers de la médaille étant que l’élection du président au suffrage universel renforcerait les positions des islamistes au pouvoir qui bénéficient du soutien donnant-donnant des USA et de l’Union Européenne grace à leur politique ultra-libérale et permissive que l’opposition considère comme peu soucieuse des intérêts de la Turquie et des Turcs mais plus dans l’intérêt des capitaux étrangers.
avec Reuters