(Photo : Enfants tués par le PKK)
Dans le cadre du processus de paix engagé par Ankara avec le "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK), les premiers terroristes sont arrivés dans le nord de l’Irak, suscitant la colère de Bagdad qui a dénoncé une violation de sa souveraineté.
Dans une dépêche de l’AFP, le premier groupe d’une quinzaine de terroriste kurdes est arrivé à pied à Harur, une localité de la province de Dohouk. Ils ont traversé la zone frontalière escarpée pour rejoindre les autres séparatistes kurdes installés dans cette région autonome. Ils ont été accueillis par d’autres activistes du PKK installés dans le Kurdistan irakien.
"Nous sommes les premiers à atteindre une zone sûre", a déclaré Jagar, le chef de ce groupe de 15 personnes arrivées lourdement armées de Kalashnikov et de lance-roquettes RPG.
"Notre repli a été effectué sur instructions de notre chef (Abdullah Öcalan) et nous souhaitons qu’il ouvre une nouvelle étape de paix", a dit Jagar, en référence au chef du PKK emprisonné en Turquie.
Bagdad dénonce une "violation de sa souveraineté"
En dépit de l’amorce d’un processus de paix entre Ankara et le PKK, les habitants du Kurdistan irakien vivant près de la frontière turque s’inquiètent de cet afflux de terroristes.
Le gouvernement fédéral irakien, dont les relations sont tendues avec les autorités du Kurdistan irakien, a dénoncé le retrait vers l’Irak des activistes kurdes du PKK.
Dans un communiqué, "le gouvernement irakien confirme son rejet de ce retrait et de la présence sur le territoire irakien d’hommes armés du PKK, qui constituent une violation flagrante de la souveraineté et l’indépendance de l’Irak".
Bagdad envisage de déposer plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, afin qu’il prenne la "décision nécessaire pour empêcher la violation de la souveraineté de l’Irak", selon le texte.
"Nous nous préparerions à une rude bataille avec la Turquie, mais finalement nous avons répondu à l’appel de notre leader Öcalan", explique Midiya Afreen, une combattante du groupe pour qui il s’agit d’une "nouvelle étape de paix."
Abdullah Öcalan avait appelé le 21 mars ses troupes à un cessez-le-feu et au retrait, dans le cadre de négociations de paix qu’il mène depuis la fin de l’année dernière avec les autorités turques.
Malgré le processus de paix en cours, un commandant du PKK basé à Harur, en Irak, a dit à l’AFP : "Nous continuerons à nous organiser à nous entraîner".
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie. L’organisation clandestine compte désormais entre 3.000 et 5.000 combattants actifs, probablement moins de la moitié des forces dont il a disposé jusqu’en 1999.