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vendredi 22 septembre 2023

États-Unis/Turquie

Les Arméniens d’Amérique ne peuvent pas réclamer d’indemnités

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 355

Commentaires du traducteur :

Le texte intégral (en anglais) des travaux de la commission américaine, publié en 1937, est disponible en ligne : http://armenians-1915.blogspot.com/2009/12/2983-free-ebook-american-turkish-claims.html

Le lecteur patient y verra que tous les demandeurs portant des patronymes arméniens ont vu leurs réclamations intégralement rejetées par les fonctionnaires américains, alors même que la communauté des États-Unis était, déjà à l’époque, la plus nombreuse et la mieux organisée de la « diaspora arménienne ».

Cet accord a servi à la justice fédérale américaine pour rejeter toutes les demandes formulées par des Étasuniens d’ascendance arménienne ottomane contre la compagnie d’assurance de Deutsche Bank A.G.
AXA s’était laissé intimider et avait versé les sommes réclamées sans procédure judiciaire. Mieux conseillée, la Deutsche Bank a opposé un refus catégorique.

Est-ce à dire qu’il n’y eut aucun Arménien spolié pendant la Première Guerre mondiale ? Bien sûr que non. Mais dès 1915, le gouvernement jeune-turc, particulièrement le ministre de l’Intérieur Talat Pacha, avait créé des commissions pour recueillir les plaintes d’Arméniens, non seulement pour atteintes aux personnes, mais aussi aux biens. Plusieurs procès pour vol eurent lieu en 1916, et les archives ottomanes indiquent que plusieurs musulmans furent alors pendus pour vol. Après la défaite de l’Empire ottoman, le nouveau gouvernement d’Istanbul, sous tutelle britannique, créa de nouvelles commissions, encore plus favorables aux Arméniens (et aux Grecs), qui restituèrent le reste, et probablement même bien davantage. Voir à ce sujet Yusuf Halaçoğlu, The Story of 1915. What Happened to the Ottoman Armenians ?, Ankara, TTK, 2008.

Les Arméno-Américains ne peuvent pas réclamer d’indemnités

Deux avocats arméno-américains poursuivent, devant la justice des États-Unis, la République de Turquie, la Banque centrale turque et la Ziraat Bank (Crédit agricole), provoquant beaucoup de réactions. Les citoyens [turcs] vivant dans des régions qui comportaient autrefois une minorité arménienne s’inquiétaient de perdre leurs maisons et leurs terres.
Le professeur Kemal Çiçek, responsable des études arméniennes à la Société d’histoire turque, en s’appuyant sur les documents des archives américaines, indique que les Arméniens ne peuvent réclamer aucune sorte d’indemnité à la Turquie. Selon le traité de Lausanne, les États-Unis, qui étaient observateurs à la conférence débouchant sur ce traité, ont demandé des indemnités pour les Grecs et Arméniens ottomans devenus citoyens américains, ainsi que pour les compagnies américaines qui faisaient des affaires en Turquie pendant la Première Guerre mondiale. Cette demande fut acceptée par Mustafa Kemal Atatürk le 23 décembre 1923, et deux commissions ad hoc furent formées, l’une aux États-Unis, l’autre en Turquie.

Les travaux de ces commissions se poursuivirent jusqu’en 1934. Les Arméniens, les Grecs et les compagnies américaines demandaient 55 millions de dollars ; mais, faute de preuves suffisantes, la commission américaine réduisit ce montant à 5 millions. Après négociations, la Turquie accepta de payer 1,3 millions. Après que la Turquie eut versé les 900 000 premiers dollars, la commission américaine refusa d’encaisser des sommes supplémentaires, considérant qu’il ne restait plus personne en droit de réclamer quoi que ce soit.

Le professeur Çiçek a déclaré qu’il n’y avait pas de souci à se faire, la question des indemnités étant résolue depuis 75 ans. Il a insisté une nouvelle fois : les Arméno-Américains n’ont pas le droit de réclamer des indemnités à la Turquie.

Source : The Journal of Turkish Weekly, 13 août 2010.

Traduction pour Turquie News : Dussardier.