Lobbying, nationalisme & communautarisme
Après « la déconvenue », du gouvernement de Nicolas Sarkozy, face au refus du Conseil Constitutionnel de valider une loi qui heurte plusieurs principes de notre Constitution, proposer une nouvelle loi comme veut le faire le Président de la République, est inopportun.
Vouloir contourner l’avis du Conseil Constitutionnel et céder aux pressions du lobby de la diaspora arménienne avec sa logorrhée antiturc, arguments nourrissant la rhétorique du « Turc barbare », de la « Turquie manipulatrice, perverse ou menteuse », de la « tradition criminelle de l’Etat turc. Les propos tenus par M. Leylekian en octobre 2009 sont édifiants : « Alors oui, les “maudits Turcs” restent coupables ; ils restent tous coupables quelle que soient leur bonne volonté, leurs intentions ou leurs actions. Tous, de l’enfant qui vient de naître au vieillard qui va mourir, l’islamiste comme le kémaliste, celui de Sivas comme celui de Konya, le croyant comme l’athée, le membre d’Ergenekon comme Orhan Kemal Cengiz qui est “défenseur des droits de l’homme, avocat et écrivain” et qui travaille pour “le Projet kurde des droits de l’homme”. Aussi irrémédiablement coupables que Caïn, coupables devant les Arméniens, devant eux-mêmes, devant le tribunal de l’Histoire et devant toute l’Humanité. », comme ceux du Conseiller de M. François Hollande, M. Mourad Papazian, co-président de la FRA pour l’Europe occidentale lorsqu’il insulte les élus de la République sur une radio communautaire arménienne proche des milieux ultra-nationalistes dashnaks, en les traitant de « salopards » pour avoir signé la saisine du Conseil constitutionnel à propos de la loi de censure arménienne, mais ce n’est pas tout, dans cette intervention ahurissante en avril 2006, il va jusqu’à interpeller la diaspora dans un appel guerrier « Chers compatriotes, contre la Turquie, nous allons continuer à nous organiser. Nous organiser pour mieux nous mobiliser. Nous mobiliser pour mieux atteindre nos objectifs. Mieux atteindre nos objectifs pour gagner. Non seulement pour la reconnaissance du génocide mais aussi pour l’édification d’une Arménie libre, indépendante et réunifiée pour que tous ensemble, nous puissions reprendre possession de Van, Mouch, Kars, Sassoun, Bitlis et Erzurum »...
Ces propos, sans raison d’être dans notre République, sont édifiants.
Il est immoral de détourner l’histoire à des fins politiques
Après « la déconvenue », du gouvernement de Nicolas Sarkozy, face au refus du Conseil Constitutionnel [1] de valider une loi qui heurte plusieurs principes de notre Constitution, proposer une nouvelle loi comme veut le faire le Président de la République, est inopportun.
Vouloir contourner l’avis du Conseil Constitutionnel et céder aux pressions du lobby de la diaspora arménienne avec sa logorrhée antiturc, arguments nourrissant la rhétorique du « Turc barbare », de la « Turquie manipulatrice, perverse ou menteuse », de la « tradition criminelle de l’Etat turc. Les propos tenus par M. Leylekian en octobre 2009 sont édifiants : « Alors oui, les “maudits Turcs” restent coupables ; ils restent tous coupables quelle que soient leur bonne volonté, leurs intentions ou leurs actions. Tous, de l’enfant qui vient de naître au vieillard qui va mourir, l’islamiste comme le kémaliste, celui de Sivas comme celui de Konya, le croyant comme l’athée, le membre d’Ergenekon comme Orhan Kemal Cengiz qui est “défenseur des droits de l’homme, avocat et écrivain” et qui travaille pour “le Projet kurde des droits de l’homme”. Aussi irrémédiablement coupables que Caïn, coupables devant les Arméniens, devant eux-mêmes, devant le tribunal de l’Histoire et devant toute l’Humanité. », comme ceux du Conseiller de M. François Hollande, M. Mourad Papazian, co-président de la FRA pour l’Europe occidentale lorsqu’il insulte les élus de la République sur une radio communautaire arménienne proche des milieux ultra-nationalistes dashnaks, en les traitant de « salopards » pour avoir signé la saisine du Conseil constitutionnel à propos de la loi de censure arménienne, mais ce n’est pas tout, dans cette intervention ahurissante en avril 2006, il va jusqu’à interpeller la diaspora dans un appel guerrier « Chers compatriotes, contre la Turquie, nous allons continuer à nous organiser. Nous organiser pour mieux nous mobiliser. Nous mobiliser pour mieux atteindre nos objectifs. Mieux atteindre nos objectifs pour gagner. Non seulement pour la reconnaissance du génocide mais aussi pour l’édification d’une Arménie libre, indépendante et réunifiée pour que tous ensemble, nous puissions reprendre possession de Van, Mouch, Kars, Sassoun, Bitlis et Erzurum »...
Ces propos, sans raison d’être dans notre République, sont édifiants.
Obsession de la pénalisation
La République ne reconnait pas de communautés, ni arménienne, ni autres. Rien ne peut justifier une telle loi. Je suis heureux de pouvoir penser ce qu’il me plait de penser, mais je me demande à quoi correspond cette volonté de vouloir écrire une histoire officielle avec son insupportable utilisation comme moyen de pression.
Je refuse l’Histoire aux mains des politiques.
Au nom de quelle mémoire ?
Et puis, au nom de quelle mémoire cette rhétorique arménienne qui veut installer des parallèles entre l’extermination systématique des juifs par les nazis – un génocide - et le massacre des arméniens il y a un siècle ? A en croire la propagande arménienne, la Shoah serait de la faute des Turcs ? Comme si tout pouvait être amalgamé et sur quels fondements historiques ?
Pour s’en tenir aux conflits de la première guerre mondiale, n’oublions pas le gigantesque front du Moyen-Orient, ouvert d’octobre 1914 à octobre 1918. Les adversaires de l’Empire ottoman, les Empires britannique et russe assistés de la France et de l’Italie avec à leurs côtés la milice arménienne (à l’été 1914, les unités de volontaires arméniens se trouvaient sous l’autorité des forces russes) russe, ce qui permis à Nicolas II de Russie de dire « De tous les pays, les Arméniens se pressent pour rejoindre les rangs de la glorieuse armée russe, prêts à donner leur sang pour la victoire de l’armée russe... »…
N’oublions pas aussi que la plupart des discours violents de la diaspora arménienne viennent des vieilles organisations nationalistes — c’est-à-dire les « partis révolutionnaires » créés à la fin du XIXe siècle, notamment la Fédération révolutionnaire arménienne — qui haïssaient les Turcs bien avaient 1915 et continueront de les haïr, quelle que puisse être leur position.
Au demeurant, les Turcs (d’aujourd’hui) ne nient pas les massacres contre les arméniens et les crimes de l’empire ottoman pendant la guerre contre les russes (mars 1922, dernier gouvernement ottoman, 29 octobre 1923, l’Assemblée nationale turque réunie à Ankara proclame la République turque et consacre la mort de l’empire ottoman).
Par ailleurs, quelle est cette dette incommensurable que la France devrait payer ? Quelles sont les dérives qui se produiraient en France ? Rien ne légitime une semblable démarche, car dans le cas contraire, la France se doit de pénaliser tous les massacres de l’Histoire… Quand la France… enfin, ses parlementaires, vont-ils cesser d’insulter l’Histoire, d’insulter la Turquie ? Nous ne sommes pas uniques dans ce chapelet destructeur. Malheureusement, nous aussi, avons assassinés femmes et enfants.
Abominable et fétide constante de l’histoire
N’en déplaisent à certains activistes, ce n’est pas le nombre ou la qualification des massacres qui fait l’horreur, mais cette abominable et fétide constante de l’histoire ! Un rappel ? Années 1910, massacres des Turcs dans les Balkans lors de la chute des Ottomans, 1,5 million de morts, 400 000 déplacés / Destruction de Thèbes en 334 / 1914-1918 Verdun / juillet 1943, bombardements anglo-américains, 1,35 million de tonnes de bombes sur les villes allemandes... Cologne, Dresde… / Tokyo / Hiroshima / Nagasaki / Stalingrad / Leningrad / Varsovie / Guernica / Massacre de Sioux par l’armée américaine / Répression d’une révolte arménienne par le sultan ottoman Abdülhamid II / Massacre de Batak / Insurrection de la Commune de Paris, les Versaillais fusillent des dizaines de milliers de prisonniers combattants et civils / Massacres vendéens / Massacre de Cheyennes / Massacre de chrétiens maronites par des druzes / Aborigènes d’Australie / Waterloo Creek / Extermination quasi totale de la population Maorie / Massacres de dizaines de milliers de Turcs et de Juifs commis par les Grecs en 1821 / Massacre de Cholula / J’allais oublier le Vietnam, l’Algérie… tant d’autres encore, c’est sans fin, l’homme à toujours trouvé à massacrer ! Longue litanie d’un autre temps, d’autres siècles…
Les ennemis d’hier
Le parlement a du pain sur la planche ! Nous ne sommes pas au bout du chemin.
L’histoire de l’Humanité est faite de massacres. Pouvons-nous nous immiscer dans chaque tragédie ? Une loi pour chaque ?
La question arménienne doit être comprise dans sa complexité, cela demande l’amélioration des connaissances tant en Turquie que dans le reste du monde.
L’Histoire aussi, veut, que les ennemis d’hier, deviennent, aujourd’hui… des amis et des alliés. Il me semble essentiel d’œuvrer à une compréhension et une authentique et décisive collaboration entre la Turquie et l’Arménie.
La question turco/arménienne est d’une nature, qui ne relève pas du code pénal français et comme le dit si justement Robert Badinter avec tant d’humanité, « Le Parlement n’est pas un tribunal ». Ce n’est pas son rôle de dire l’Histoire.
Il est immoral de détourner l’histoire à des fins politiques.
Alain Valtat, ancien grand reporter, fut envoyé spécial du « Quotidien de Paris » à Chypre du 15 juillet au 5 septembre 1974.
Lien/Source : AgoraVox
[1] Le Conseil Constitutionnel se refuse à écrire l’histoire, confiant cela aux historiens.