Turquie : les travaux d’Hercule d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul
A Istanbul, en Turquie, le maire d’opposition élu dimanche dernier est officiellement entré en fonction ce jeudi 27 juin. Ekrem Imamoglu, qui l’avait largement emporté face au candidat du pouvoir, met fin à 25 années de domination du président Recep Tayyip Erdogan sur la plus grande ville du pays. Sa tâche pendant les cinq prochaines années s’annonce cependant difficile.
Il ne sera qu’un « canard boiteux », une « décoration de vitrine », disait Recep Tayyip Erdogan d’Ekrem Imamoglu avant sa victoire, qu’il avait donc anticipée. Une façon de rappeler que si le nouveau maire est un opposant, le conseil municipal et toutes ses commissions restent aux mains de son parti, l’AKP. Et qu’il n’a aucune intention de lui faciliter la tâche.
Cela signifie non seulement que les élus de l’AKP pourraient s’opposer aux projets du nouvel édile qui requièrent l’approbation du conseil municipal, notamment le vote du budget (qui représentait tout de même plus de trois milliards et demi d’euros cette année). Mais cela sous-entend aussi que le pouvoir central pourrait réduire les compétences des maires, qui sont loin d’être négligeables dans les grandes municipalités comme Istanbul. Et cela a déjà commencé.
Le 20 mai, le ministère du Commerce a publié une circulaire qui transfère aux conseils municipaux le pouvoir de nommer les dirigeants des régies municipales. L’enjeu économique est majeur : le budget cumulé des trente sociétés privées possédées en majorité par la municipalité d’Istanbul dépasse celui de la municipalité elle-même.
Source : avec RFI