Cela fait un mois qu’Ekrem Imamoglu a pris ses fonctions de maire de la plus grande ville turque, Istanbul. Le nouvel édile souhaite une gestion basée sur le mérite et la transparence. En minorité au conseil municipal, il promet d’en appeler aux Stambouliotes si le parti présidentiel, l’AKP, tentait de lui faire obstacle.

« Il ne sera qu’un canard boiteux », une « décoration de vitrine »… C’est ce qu’avait dit Recep Tayyip Erdogan du nouveau maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Façon de rappeler à cet opposant que le parti présidentiel, l’AKP, a certes perdu la mairie, mais qu’il reste majoritaire au conseil municipal... et que ce dernier est puissant.

Pour le moment, le nouveau maire s’est concentré sur la formation de son équipe, multipliant les nominations. Mais dans les mois à venir, des plans d’urbanisme aux investissements, en passant par le vote du budget, Ekrem Imamoglu aura besoin de l’appui des élus de l’AKP pour tenir ses promesses. Tarik Balyali, porte-parole du CHP, le parti du maire, au conseil municipal, assure ne pas craindre les blocages :

« Nous ne cherchons pas et ne chercherons pas à négocier avec l’AKP. Point. Est-ce que l’AKP essaie de nous faire obstacle ? Oui, mais pour l’instant, il reste dans son rôle d’opposant. Il est en tout cas inexact de comparer le maire à un “canard boiteux”. Je ne m’attends pas à d’importants blocages à l’avenir... Ce serait folie de leur part de mener une telle politique alors que les séances du conseil municipal sont désormais diffusées en direct. »

La diffusion en direct des séances municipales est l’une des premières mesures d’Ekrem Imamoglu, qui promet une politique basée sur la transparence, en rupture avec la gestion obscure, pour ne pas dire opaque, de ses prédécesseurs. Mais pour tenir ses promesses, le nouveau maire aura aussi besoin de trouver des financements, et vite. Istanbul a accumulé une dette de près de 5 milliards d’euros, la moitié de son budget cumulé l’an dernier.

Source : avec RFi