Politicizing the Armenian tragedy par Abdullah Gül
Traduction du discours d’Abdullah Gül paru dans le Washington Times du 28 mars 2007
Vouloir politiser la tragédie arménienne contre la Turquie et les Turcs

TODAY’S EDITORIAL By Abdullah Gul March 28, 2007
Aujourd’hui, alors que les états unis et leurs alliés sont confrontés aux défis les plus complexes dans le monde, il n’y a peut être pas de nation aussi impliquée dans ces efforts communs que la Turquie. Notre partenariat stratégique s’étend à une grande étendue de domaines, en aidant à sécuriser l’Irak et l’Afghanistan, en évitant la prolifération des armes de destruction massive, en permettant de sécuriser les sources d’énergie et en luttant contre le terrorisme dans notre région et au delà. Ce partenariat étroit a également un effet important pour le maintien de la stabilité globale dans ces régions. La période historique en question se focalise sur 1915, alors que des souffrances mutuelles se sont produites pendant les atrocités de la première guerre mondiale. D’innombrables histoires individuelles ont été transmises de génération en génération entre Turcs, Arméniens et tous ceux qui avaient composé l’empire Ottoman. Mais l’histoire politique complexe et les forces en mouvement de cette période tumultueuse doivent toutefois être examinées avec la plus grande rigueur. Chaque mort est un mort de trop, qu’il soit turc ou arménien. Il est vraiment notable et très regrettable qu’il ne soit aucunement fait mention jusqu’à aujourd’hui des nombreux morts turcs et musulmans tués pendant cette période.
Concernant les présentations arméniennes des faits, la question, sur le plan des lois internationales, est de savoir si le gouvernement Ottoman a systématiquement poursuivi un acte politique calculé pour les exterminer en partie ou en totalité. La réponse à cette question doit être établie que par des historiens érudits ayant les compétences requises pour évaluer objectivement les faits de cette période, utilisant la totalité des archives existantes à ce sujet. Dans cette optique, la Turquie a proposé à l’Arménie en 2005 de créer une commission mixte d’historiens pour établir une fois pour toutes ce qui s’est réellement passé, et comment le qualifier.
La Turquie n’a aucune difficultés pour examiner son passé. Toutes les archives turques de la période concernée, incluant les militaires, sont ouvertes à la communauté historique internationale. Or celles de l’Arménie ne le sont pas. Nous attendons avidement une réponse arménienne positive, acceptant de créer cette commission mixte et se déclarant prête à accepter ses conclusions. Nous somme prêt à travailler de concert avec d’autres historiens d’autres pays pour travailler sur ces recherches.
Par la présente, j’étend l’invitation à n’importe quel autre pays, y compris les Etats Unis, pour contribuer à ces travaux avec des historiens dûment accrédités pour faire toute la lumière sur ces faits, nous permettant enfin de les terminer ensemble.
Ces travaux communs détendraient les rapports et permettraient de normaliser les relations arméno-turques.
Une récente résolution introduite au Sénat des Etats Unis fait mention de ces évènements afin de les qualifier "genocide". Tel quel, ceci équivaudrait à décréter une version historique biaisée sans étude préalable, ce qui serait totalement injuste et profondément offensant pour le peuple turc, qui a exprimé son désir de voir éclater la vérité.
A la suite de l’assassinat du journaliste arméno-turc Hrant Dink, la Turquie a invité les membres du gouvernement arménien et des représentant de la diaspora arménienne à se joindre à la profonde douleur du peuple turc. Ces invités ont été directement témoins de l’immense réaction de nos citoyens, qui ont défilé par milliers dans les rues. Maintenant, alors que nous considérons aujourd’hui devoir chercher la voie d’une amélioration sensible de nos relations avec notre voisin, le gouvernement arménien continue en coulisse son lobbying anti turc.
Comme le disait Hrant Dink lui même dans un article paru peu avant sa mort “Ce que je demande à la diaspora arménienne, c’est de ne pas faire la moindre demande d’acceptation implicite de génocide, ni du parlement turc, ni d’aucun gouvernement » Aujourd’hui, 70.000 arméniens travaillent en Turquie. Il y a des vols directs Istanbul/Erevan. Les organisations turques et arméniennes sont en contact direct, aussi bien en affaires que devant les autorités locales. Nous sommes déterminés à préserver les générations futures de l’hégémonie des rhétoriques d’amertume et des hostilités radicales. Mais nous sommes face à un refus de tout compromis, à des assauts répétés hors politique mais politisés. L’auto examen est une part indispensable de toute tentative de compréhension mutuelle. Dans cette optique, la Turquie a commencé sa quote-part d’introspection. Il est grand temps que les Arméniens fassent de même. En tant que politicien, j’ai pleinement conscience des pressions imposée par des groupes d’intérêts étroits.
Néanmoins, il est impératif aussi de dépasser de telles pressions et entrevoir les répercussions nationales et internationales de ses choix. Après tout, les décisions que nous prenons se retournent contre nous dans ce monde globalisé, quand l’intérêt des nations, spécialement voisines, sont entremêlées.
Abdullah Gül est le Ministre des Affaires Etrangères de Turquie