Le parlement européen est la cible régulière de toutes sortes de groupes et lobbies foncièrement anti-turcs. Des organismes tels que la "Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et le Développement", puissant organe de lobbying piloté par le parti nationale socialiste arménien FRA-Dashnaksoutioun, fait partie de ceux-là.

Mais aujourd’hui, le parlement européen semble enfin prêt à prendre ses responsabilités et à ne pas se laisser manipuler une nouvelle fois par les menaces et les complaintes interessées des ultra-nationalistes arméniens.

La Commission des Affaires Etrangères du Parlement européen a comme prévu adopté avant-hier en première lecture la résolution sur les relations UE-Turquie, et ce texte qui porte sur les progrès réalisés n’est pas assez sévère envers les Turcs au gout des nationalistes arméniens. En effet la déception est grande : par un habile et efficace travail de lobbying auprès de Bruxelles, les officines nationalistes arméniennes avaient réussi le tour de force de faire adopter en 2005 et 2006 des rapports aux critiques pour la plupart infondées. Mais qui s’en souciait à l’époque : la priorité était surtout de ne pas froisser l’extrême droite arménienne et mettre en péril presque un siècle de collaboration (et quelle collaboration !) contre les Turcs et contre la Turquie.

Grande nouveauté donc, cette année, le parlement européen a décidé de remplacer les critiques et les menaces par les encouragements au nouveau gouvernement qui s’est engagé à réformer et accélérer sa marche vers l’UE... même si le peuple turc est majoritairement opposé à l’intégration de leur pays dans l’Union Européenne. Mais ceci est une question turco-turque et les grands défenseurs de la démocratio et des droits des peuples s’en laveront bien les mains assez tôt.

"Cette adoption marque une nouvelle page au Parlement. Toutes les critiques sont là, mais le langage est différent, pour faire en sorte que le dialogue avec la Turquie soit ouvert à nouveau", a expliqué la conservatrice néerlandaise Ria Oomen-Ruijten, rapporteur du texte.

Tournons nous à nouveau vers les nationalistes arméniens et leurs exigences de l’Union Européenne... même si l’Arménie ne fait pas partie de l’UE... l’ingérance politique reste et restera encore pour de longues années (siècles) une constituante majeure de la stratégie de lobbying de l’extrême droite arménienne.

L’ensemble des "questions arméniennes" est pourtant restitué par l’adoption de deux paragraphes.

Le premier stipule, sans nommer l’Arménie, que le Parlement européen « souligne que les projets énergétiques impliquant la Turquie dans le Sud Caucase devraient être ouverts à tous les pays de la région qui font partie de la politique européenne de voisinage ».

Le second « réitère son espoir que la Turquie mette un terme à tout blocus économique et fermeture de frontière », « réitère son appel à la Turquie de s’engager dans des efforts sérieux et intensifs pour la résolution des conflits non résolus avec l’ensemble de ses voisins […] y compris une discussion franche et ouverte sur les évènements passés », « réitère son appel aux gouvernements turc et arménien à commencer un processus de réconciliation pour le présent et le passé » et « appelle la Commission européenne à faciliter la réconciliation arméno-turque » en tirant avantage des politiques régionales de l’Union européenne.

Or il est intéressant de savoir que l’Arménie s’est elle même isolée sur ces deux points en envahissant son voisin, l’Azerbaïdjan, et en occupant depuis plus de 20 ans environ 25% du territoire de celui-ci. Les dites régions contrôlées par l’armée arménienne ont depuis été éthniquement purifiées au grand dam des civils azéris chassés de leurs terres, de leurs foyers et déportés au delà de la "ligne de front". Ces événements sont communément appelés Génocide Azéri par la communauté internationale. Seul reste l’Arménie qui nie farouchement ces événements et maintient sa politique négationniste via ses officines implantées en Europe et aux Etats-Unis.

Quant au règlement des contentieux historique rappelons que la Turquie a ouvertement proposé à l’Arménie la constitution d’une commission mixte d’historiens afin de discuter de la "question arménienne". De plus elle a également proposé la constitution d’un tribunal arbitral et s’est engagé à accepter les conclusions de ces deux initiatives, quelles qu’elles soient.
Le gouvernement arménien a, pour sa part et sous la pression de l’extrême droite arménienne, a toujours prudemment refusé ces propositions. En effet, quoi de plus risqué pour les ultra-nationalistes arméniens que de mettre en péril les dogmes et les certitudes instaurées par la force et les menaces en 50 ans de propagande et de lobbying anti-turc acharné.

Et sans complexe, car point n’en faut pour mentir, la Fédération euro Arménienne a déploré l’attitude du Parlement européen et a ouvertement stigmatisé « Le "lobby turc"(sic !) qui a mis en œuvre les moyens exorbitants et comminatoires qui sont les sien, afin d’enrayer toute remarque susceptible de gêner le gouvernement turc dans ses œuvres les plus malfaisantes ».

Et continuant sur sa lancée, se confondant en menaces cachées et en chantages "affectifs", la Fédération considère que « L’adoption d’un tel texte discréditerait le Parlement européen ». La Fédération lance par la suite un "appel" à tous les parlementaires et les groupes politiques afin qu’ils "rééquilibrent" ce texte lors du vote en plénière le 24 octobre prochain. Si, bien entendu, par "équilibre" on entend le retour à une politique anti-turque, non dénuée de préjugés turcophobes et d’une pointe de racisme qui était jusqu’aujourd’hui tellement rassurante pour les nationalistes arméniens.

On peut donc dors et deja s’attendre à de grands "préparatifs de guerre" et du remu ménage dans les comptes en banques des officines de lobbying arméniennes basées à Bruxelles, mais aussi dans les pays d’Europe où les élus locaux siégeant au Parlement européen seront les cibles de toutes formes de chantages éléctoraux.

C’est aussi ça la démocartie à l’européenne...