La douleur incessante de l’Azerbaïdjan : le massacre de Khodjaly

La douleur incessante de l’Azerbaïdjan : le massacre de Khodjaly

L’Azerbaïdjan a payé un lourd tribut sur le chemin de l’indépendance. Le 26 février 1992, les forces arméniennes ont tué des centaines de Turcs azerbaïdjanais à Khodjaly, sans distinction de femmes, d’enfants ou de personnes âgées. Trente-trois ans plus tard, la douleur du massacre de Khodjaly reste vive.

"La patrie est le lieu de repos de nos ancêtres, le refuge de nos enfants.
Personne ne peut ne pas aimer sa patrie, celui qui ne l’aime pas n’a pas de conscience."

Sur la voie de l’indépendance, l’Azerbaïdjan a perdu de nombreuses vies.

Trente-trois ans ont passé depuis le massacre de Khodjaly, mais sa douleur reste gravée dans le cœur des Turcs azerbaïdjanais.

Les revendications territoriales arméniennes
Avec l’effondrement de l’Union soviétique, les Arméniens ont commencé à revendiquer des territoires et ont lancé des attaques contre l’Azerbaïdjan. À la fin de 1991, ils ont assiégé Khodjaly, ville stratégique possédant le seul aéroport de la région, en vue de l’envahir.

Khodjaly comptait à l’origine 11 365 habitants répartis dans 2 605 foyers, mais en raison des combats, sa population avait chuté à 3 000 personnes. En raison de la situation de siège, l’approvisionnement en nourriture ne pouvait être assuré que par voie aérienne.

À partir de la fin de l’année 1991, les forces arméniennes ont encerclé les routes menant à Khodjaly et occupé les villages environnants. Le 25 février 1992, après des mois d’attaques, elles ont lancé une offensive massive, avec le soutien du 366ᵉ régiment motorisé de l’armée russe basé à Khankendi.

Des centaines de Turcs azerbaïdjanais massacrés
Les forces arméniennes ne se sont pas contentées d’occuper la ville : elles ont perpétré un massacre contre les civils, les torturant sans pitié, faisant du massacre de Khodjaly l’un des plus sanglants du XXᵉ siècle.

Dans cette ville autrefois peuplée de 7 000 habitants, 613 personnes sans défense ont été tuées, dont 106 femmes, 70 personnes âgées et 63 enfants. Parmi les survivants, 487 ont été grièvement blessés, 1 275 ont été capturés et 150 sont toujours portés disparus.

Le massacre a également anéanti huit familles entières. Vingt-cinq enfants ont perdu leurs deux parents et 130 ont perdu l’un de leurs parents.

Ils n’ont épargné ni femmes, ni enfants, ni nourrissons, ni femmes enceintes
Les autopsies et les témoignages des rescapés révèlent l’ampleur des atrocités commises : des civils ont été scalpés, mutilés, émasculés, leurs yeux arrachés, et ont subi des tortures inimaginables, sans distinction d’âge ou de sexe.

Parmi les victimes, certaines ont été décapitées, brûlées vives ou éventrées à la baïonnette, y compris des femmes enceintes. Les images et vidéos prises à l’époque témoignent de l’horreur de ce massacre.

Reconnu comme un génocide

Selon l’Azerbaïdjan, les événements de Khodjaly constituent une violation grave de nombreux traités internationaux, notamment :

Les Conventions de Genève de 1949,
La Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide,
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,
La Convention relative aux droits de l’enfant.
Le Parlement azerbaïdjanais a officiellement qualifié le massacre de Khodjaly de génocide.

Dans un arrêt du 22 avril 2010, la Cour européenne des droits de l’homme a qualifié ces événements de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

À ce jour, 18 pays et 24 États américains ont adopté des résolutions condamnant le massacre de Khodjaly et le reconnaissant comme un génocide.

Un appel à la justice
L’Azerbaïdjan continue de faire connaître au monde entier la tragédie de Khodjaly et réclame que les coupables soient traduits en justice devant la communauté internationale.

"Le Karabakh appartient à l’Azerbaïdjan"
Après 32 ans d’occupation, l’Azerbaïdjan a mis fin à l’occupation arménienne du Karabakh grâce à une opération militaire victorieuse en 2020.

Les attaques arméniennes ont commencé dès les premiers jours de 1992. En février, le massacre de Khodjaly a eu lieu. En mai, les forces arméniennes ont occupé Şuşa, ville stratégique du Karabakh, ainsi que Laçın, située à la frontière avec l’Arménie.

En 1993, elles ont envahi Kelbajar, puis les régions d’Ağdam, Füzuli, Gubadlı, Zengilan et Cebrayıl. Ces offensives ont causé la mort de milliers de personnes et poussé des centaines de milliers d’Azerbaïdjanais à l’exil.

Aujourd’hui, malgré les années passées, l’Azerbaïdjan n’a jamais abandonné son objectif : récupérer ses terres et faire reconnaître que "le Karabakh appartient à l’Azerbaïdjan".

Extrait de l’hymne national de l’Azerbaïdjan
"Azerbaïdjan, Azerbaïdjan !
Ô patrie glorieuse de tes enfants héroïques !
Nous sommes tous prêts à mourir pour toi !
Nous sommes tous prêts à verser notre sang pour toi !
Que ton drapeau tricolore flotte à jamais !"