Turcophobie aux USA
Bush s’oppose au lobbying des nationalistes arméniens
Bush appelle le Congrès à s’opposer à une reconnaissance du "génocide arménien" (Arménie/Turquie/USA)
(Turquie News, jeudi 11 octobre 2007) Le président George W. Bush s’est fermement opposé, mercredi 10 octobre, à un texte que pourrait adopter le Congrès américain et qui inscrirait dans l’Histoire Officielle américaine un "génocide arménien", estimant qu’il causerait un "tort considérable" aux relations avec la Turquie mais aussi au dialogue entre la Turquie et l’Arménie. La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice l’a jugé, à l’instar du président américain, "très problématique".
Alors que M. Bush "presse les membres du Congrès de s’opposer" au efforts du lobby arménien, la Chambre des représentants devrait théoriquement voter la résolution HR 106. En effet les parlementaires sont démarchés par les organisations nationalistes arméniennes depuis plus d’une décénie et deux cent vingt-six d’entre eux, sur quatre cent trente-cinq, ont dû se résigner à soutienir le projet de loi pour ne pas mettre en péril les prochaines élections. Trente-deux sénateurs sur cent, connus soit pour être proches des organisations arméno-américaines soit ouvertement hostiles aux Turcs, sont également en faveur du texte. En outre, une partie des Etats américains ont deja politiquement reconnu le "génocide" sous la pressions des organisations de lobbying dirigées par les ultra-nationalistes arméniens dont la plus puissante est l’ANCA (Armenian National Commity of America).
Mardi 9 octobre, des centaines de Turcs ont marché vers l’ambassade et le consulat américains à Ankara et Istanbul pour protester contre la résolution anti-turque. Fermement opposée à ce qualificatif de "génocide", la Turquie avait déjà prévenu les Etats-Unis, lors d’un entretien téléphonique, vendredi 5 octobre, entre M. Bush et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, du risque que faisait peser cette résolution sur le "partenariat stratégique" turco-américain et pour toute chance de réconciliation entra la Turquie et l’Arménie.
Une délégation parlementaire turque est actuellement à Washington pour expliquer aux membres du Congrès la position du peuple turc et faire face au virulent lobbying des officines arméniennes basées aux USA.
Selon les nationalistes arméniens, le "génocide" aurait fait plus de 1,5 million de morts. La Turquie et la majorité des historiens spécialistes de turcologie qui réfute que les Arméniens aient fait l’objet d’un plan d’élimination systématique et organisé, soutiennet qu’ils ont été victimes, comme beaucoup d’autres, du chaos sévissant dans les dernières années de l’Empire ottoman.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.