Selim Güray | selimguray @ lactuel.be
Un autre ouvrage sur les relations entre l’ASALA et le PKK a été élaboré par Ercan Citlioglu, l’un des experts du terrorisme éminent en Turquie. Dans son ouvrage dénommé « Balançoire mortelle : la question arméno-kurde » publié par la Maison d’Imprimerie Destek, ce dernier prétend que certaines puissances avaient instrumentalisé l’ASALA pendant une certaine période afin de mettre en œuvre leur projet destiné à diviser la Turquie et que le PKK avait été ainsi lancé au devant de la scène après la fin des actes d’ASALA et que ces puissances avaient tiré des leçons par des erreurs qu’elles avaient commis à l’époque de l’ASALA.
Selon Çitlioglu, outre leurs structures marxistes-léninistes, leurs objectifs et rhétoriques communs, ces deux organisations ont plusieurs particularités communes. Tout d’abord, suite à leur création, toutes les deux organisations se sont basées dans les mêmes pays et elles y ont reçu une aide implicite ou explicite. Toujours selon Çitlioðlu, la formation, le soutien en renseignement, en abris et le soutien logistique donnés par la Syrie à l’ASALA ont été transférés au PKK suite à la disparition d’ASALA ; on sait même qu’OCALAN avait mené une vie sans risque au Damas pendant de longues années. Les camps de l’ASALA dans la vallée de Bekaa auraient été transformés en camps du PKK, tandis que les camps de l’ASALA en Grèce et ceux dans l’administration chypriote grecque avaient été mis à la disposition du PKK pour que les éléments de ce dernier puissent passer vers l’Europe.
Alors que le commerce de stupéfiants, mené par l’ASALA afin de fournir des revenus, constitue également la plus importante source financière du PKK, Citlioglu prétend aussi que les voies du trafic de drogue de l’ASALA partant par la zone afghane-pakistanaise en destination de Beyrouth-Latkia-Corse-Marseille-Barcelone via le Liban et la Syrie étaient désormais empruntées par le PKK de la même manière.
Il parait que l’objectif, à savoir diviser et anéantir la Turquie reste toujours le même. Seuls les acteurs ont changé. Citlioglu attire notre attention sur l’importance de connaitre notre histoire en affirmant ces paroles : « les questions arméniennes et kurdes sont en effet des tissus tissés sur les mêmes métiers à tisser, mais dont les motifs sont différents ; ainsi, les preuves et les documents concernant ceux qui veulent coudre un vêtement pour la Turquie avec ces tissus et leurs objectifs restent dans les étagères poussiéreuses de l’histoire récente », car ceux qui ont suscité ces problèmes dans notre pays peuvent repose dans le passé. C’est pour cette raison que personne ne répond à la proposition de la Turquie qui veut mener une recherche conjointe au sujet des évènements historiques.
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Dossier mot 3