L’esprit et l’héritage de Pierre Loti, un écrivain français du 20e siècle amoureux d’Istanbul, sont mis à l’honneur grâce à une série de projets exposés dans cette ville avec le concours de Rochefort, le lieu de naissance de l’écrivain, et de la ville d’Eyüp.
Des artistes turcs et français se sont rassemblés récemment sur la colline Pierre Loti, fin octobre, afin de commémorer l’écrivain français et de rappeler les liens historiques entre les deux pays. Le projet a rassemblé six artistes français et six artistes turcs qui ont chacun représenté une vue du haut de la colline, exprimant ainsi leurs impressions et points de vue. De plus, grâce à la contribution des municipalités de Rochefort, Saint Pierre d’Oléron et de la Rochelle, le travail individuel des artistes, mais aussi leur projet commun -un immense puzzle dont chaque pièce a été réalisée par un artiste différent- sont exposés jusqu’au 30 novembre dans le hall de la ville d’Eyüp, dans le cadre d’une exposition intitulée Dostlugun Firçasindan Eyüp, en français : Eyüp le pinceau de l’amitié.
« Nous participons au projet depuis le début du mois d’octobre », a déclaré Caner Karavit, le conservateur de l’exposition et aussi un des artistes participants au projet, dans une interview donnée à Today’s Zaman. « Le projet a eu deux phases. Lors de la première phase des artistes sont venus sur la colline Pierre Loti afin de peindre leurs impressions, et dans la deuxième partie, un puzzle a été réalisé ». « Ceci est le résultat d’idées émanant à la fois de la municipalité d’Eyüp, de celle de Rochefort et de l’ambassade turque à Paris » a expliqué Lionel Serik, le directeur artistique de la ville de Saint Pierre d’Oléron. Les artistes participants à l’exposition sont Caner Karavit, Daniel Bergagna, Annabelle Joussaume, Erdem Karavit, Dominique Barreau, Selçuk Fergökçe, Luc Gaitée, Veysel Kurucu, Ekin A. Kurucu, Vincent Ruffin, Patrick Sanitas et Sevket Sönmez
Des artistes sous le charme d’Istanbul
Tous les travaux étaient différents, mais ils avaient quelques points communs. Chaque artiste a représenté ses impressions personnelles dans sa peinture, pourtant, certains éléments comme la vue d’Istanbul que l’on peut observer de la colline Pierre Loti, les ont tous influencés. « J’y étais il y a 15 ans » a dit Bergagna, « donc j’avais vu Eyüp et la corne d’or il y a très longtemps. Pour un étranger, les minarets et les mosquées qui s’élèvent dans le ciel sont les éléments les plus impressionnants quand on regarde la ville ». « C’est la première fois que je viens à Istanbul » a indiqué Joussaume. « J’en avais lu une description dans un livre de Pierre Loti mais c’est beaucoup plus développé et moderne que ce que je pensais. Les mosquées donnent une silhouette intemporelle à la ville. D’un autre côté, la ville a aussi un aspect très moderne. »
Un projet qui entretient l’amitié franco-turque
Les artistes sont tous d’accord pour dire que ce genre de projets permet d’entretenir l’amitié entre les deux pays. « Que ce soit par la peinture, la musique ou encore la littérature, ces échanges culturels ont permis aux artistes turcs et français de se rencontrer ; cela a été très positif » a déclaré Joussaume. La coopération entre les deux villes ne s’arrêtera pas à cette exposition, et il y a d’autres projets encore plus remarquables en élaboration. « Nous allons renouveler ce projet tous les ans » a affirmé Serik. « L’année prochaine aux alentours du 10- 13 juin, nous avons comme projet de faire la même chose en France en invitant les artistes turcs à Rochefort. Et en même temps, comme le mois de juin est le mois de l’anniversaire de la mort de Pierre Loti, nous organiserons une commémoration spéciale dans sa maison ».
Source Zaman France