Censure & Vérité imposée
Molesté par la Police de la Pensée, la deuxième mort de Gilles Veinstein
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[/La paix, c’est la guerre. La Liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force.
1984, George Orwell /]
La posture antiturque de Le Monde n’est décidément plus à démontrer. Alors que j’étais surpris de lire sur le site du quotidien une nécrologie étonnamment bonne, voire courageuse, de l’éminent historien Gilles Veinstein, je me suis rendu compte que l’article avait disparu du site au premier coup de sifflet venu de l’extrême droite arménienne pro-terroriste (le Collectif VAN [1], en l’occurrence, qui est pourtant groupusculaire). Nous avons heureusement pu sauver le texte en question de l’autodafé 404, il est disponible ici.
Gilles Veinstein, expert de l’Empire Ottoman, qui a été de son vivant la cible du terrorisme intellectuel le plus virulent imposé par les nationalistes arméniens pour avoir tout simplement dit la vérité, reste donc, même à peine quelques jours après sa mort, la cible de la même police de la pensée.
L’auteur de l’article, Philippe-Jean Catinchi, qui rejoint ainsi la longue liste des « négationnistes imaginaires » tenue par les gardiens de l’histoire officielle, est pourtant directeur des Presses Universitaires Lyonnaise (PUL), agrégé d’histoire, auteur de livres pour la jeunesse et d’un essai sur les polyphonies corses, et surtout connu pour son travail de critique littéraire au « Monde des livres ». Un intellectuel au dessus de tout soupçon pourtant présumé coupable jusqu’à preuve du contraire ?!
George Orwell vous souhaite la bienvenue dans 1984, le ministère de la Vérité veille à votre bien être.
Pour remuer encore un peu plus le couteau dans la plaie, le jour même où Le Monde censure un article sur Gilles Veinstein, les lecteurs découvrent le énième article pro-PKK du journaleux Guillaume Perrier qui, conformément à sa ligne éditoriale jusqu’à maintenant, laisse place essentiellement à la version des terroristes du PKK et de leurs amis, en écartant avec une efficacité infaillible tous les faits qui gêneraient cette version.
Cet article fleuve ultra complaisant passe sous silence les victimes du PKK, en Turquie (par exemple Serap Eser, une lycéenne kurde de dix-huit ans, morte en 2009 des suites de ses brûlures, après une attaque du PKK au cocktail Molotov) et sur le territoire de l’Union européenne (par exemple cet entrepreneur kurde du Var, qui refusait de donner de l’argent au PKK, et qui fut victime d’une tentative d’assassinat l’été dernier).
Et le pamphlet l’article passe pudiquement sur la pratique du racket et du trafic de drogue par le PKK.
Les nombreux actes antiturcs de Le Monde
- la censure d’un article de l’un de ses propres rédacteurs pour avoir rendu hommage à un historien spécialiste de l’Empire Ottoman
- le relai d’une propagande sournoise en faveur d’une organisation terroriste et criminelle, en l’occurence le PKK
- la mise à disposition de tribunes à certains grands noms de la turcophobie
- Ara Toranian sur lemonde.fr
- Séta Papazian ("présidente" du Collectif Van) sur Huffington Post (appartenant au Monde)
conottent soit d’un dédain certain à l’égard des Français d’origine turque ou des Turcs en général de la part de Le Monde soit d’un noyautage du journal par personnes obéissant à une idéologie qui prône la vérité officielle imposée par des lobbies communautaires. Le lecteur décidera.
Au final, les méthodes sournoises de cette nébuleuse méritent d’être décortiquées, analysées et doivent être dénoncées. Le mépris mal assumé du Monde à l’égard de la vérité historique ne peut échapper au lecteur un tant soit peu averti. Ces pratiques ne sauraient trouver leur place dans une quelconque éthique.
Vous pouvez adresser vos protestations aux adresses ci-dessous :
mediateur@lemonde.fr, courrier-des-lecteurs@lemonde.fr, courtois@lemonde.fr, kauffmann@lemonde.fr, pourquery@lemonde.fr
[1] http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=71289