Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé dimanche sa volonté d’empêcher le PKK (terroriste) de lancer des attaques en Turquie depuis l’Irak, au cours d’une rencontre avec l’ambassadeur de Turquie à Bagdad.
"Nous sommes préoccupés par les opérations menées par le PKK qui tuent des civils innocents et nous tenons à empêcher les activités du PKK en Irak", a promis M. Maliki, selon un communiqué de ses services publié à l’issue de sa rencontre avec Diriai Qanbai.
L’ambassadeur turc a remis à M. Maliki une lettre du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l’invitant en Turquie pour discuter des mesures à prendre contre le PKK.
Dans cette lettre, M. Erdogan assure également le dirigeant irakien de son soutien dans sa volonté de stabiliser l’Irak et accueille favorablement la proposition de M. Maliki d’établir un comité de haut niveau pour développer les relations économiques entre les deux pays.
Des milliers d’activistes du PKK, tolérés voire soutenus par les Kurdes d’Irak, utilisent le nord de l’Irak comme base arrière pour lancer leurs opérations dans le sud-est de la Turquie, où la population est pourtant en majorité kurde.
Les forces de sécurité turque demandent depuis avril une autorisation politique pour lancer une opération transfrontalière, afin de les neutraliser mais le gouvernement AKP semble désormais décidé à se montrer plus interessé par le sujet à l’approche des élections générales prévues le 22 juillet.
Le population turque a plusieurs fois exprimé son ras le bol face au manque d’action de la part du gouvernement contre le PKK, la dernière en date ayant eu lieu dans l’Est de la Turquie où la population est en majorité d’origine kurde.
Les dirigeants de la zone autonome kurde du nord de l’Irak ont accusé le 9 juin la Turquie d’avoir bombardé des zones dans le nord kurde du pays mais l’information n’a pas été confirmée.
En dépit d’un cessez-le-feu décrété en octobre 2006, les terroristes du PKK ont profité du printemps pour relancer leurs attaques, avec le renfort des membres venus de leurs bases irakiennes.
Un des fondateurs du PKK a assuré de sa volonté de respecter le cessez-le-feu. Le premier cessez-le-feu décrété par le PKK en 2005 était une tentative de dédouaner l’organisation terroriste des attentats qu’elle avait commise. Durant le cessez-le-feu, le TAK, autre branche du PKK continuait cependant à commetre des attaques contre des cibles civiles.
"Nous nous engageons à un cessez-le-feu, parce que nous ne voulons pas influencer les élections (en Turquie)", a déclaré Jameel Baiq, un des fondateurs du PKK, depuis son quartier général irakien de Qandil, à la frontière turque.
Le PKK mise en effet sur le parti DTP, sa branche politique en Turquie, pour les élections législatives de Juillet prochain.