Liban : allié politique du Hezbollah, le général maronite Aoun accuse la Turquie sur la question arménienne

Réuni hier sous la présidence du général Michel Aoun, le bloc parlementaire de la Réforme et du Changement a passé en revue le débat de politique générale et plusieurs autres dossiers que son chef a commentés plus tard, au cours d’une conférence de presse.
M. Aoun a commencé par exprimer sa solidarité avec le peuple arménien, à l’occasion de la commémoration du génocide, reprochant à la Turquie de ne pas l’avoir encore reconnu. Il s’est arrêté sur le débat de politique générale, dénonçant un procès d’intention à l’égard de son courant et promettant de dévoiler « les responsabilités » à l’opinion publique. Le général Aoun a mis en garde contre le dossier des carrières « devenu un problème de sécurité et une cause de dégradation écologique », avant d’inviter les ministères de l’Intérieur et de l’Environnement à assumer leurs responsabilités.
Estimant qu’après avoir de nouveau obtenu la confiance du Parlement, le gouvernement a du pain sur la planche, le chef du CPL a mis l’accent particulièrement sur la poursuite des nominations, en s’interrogeant sur le point de savoir ce qui les retarde et qui les bloque. « Il y a eu un conflit autour de la présidence du Conseil supérieur de la magistrature, mais qu’en est-il du reste ? Nous avons achevé depuis longtemps les permutations diplomatiques ? Pourquoi les décrets correspondants n’ont-ils pas été encore publiés ? Nous nous sommes entendus au sujet de la liste des caïmacams, mais celle-ci a disparu », s’est-il indigné.
L’afflux de réfugiés syriens
Répondant aux questions de la presse, il a réaffirmé que la nomination d’un président du CSM ne relève pas des prérogatives du président, mais de celles du Conseil des ministres, conformément à l’article 66 de la Constitution. « Pourquoi le chef de l’État n’applique-t-il pas l’article 58 qui énumère ses prérogatives ? Il veut exercer des prérogatives qu’il n’a pas et ne veut pas exercer celles qu’il détient », a commenté le général Aoun.
Il a rejeté ensuite les reproches de l’opposition au ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, accusé d’avoir anticipé l’enquête dans l’affaire de l’assassinat du chef des Forces libanaises.
Le général Aoun, qui s’est prononcé pour la proportionnelle, a considéré, en réponse à une autre question, qu’il n’est pas possible de contrôler parfaitement la frontière libano-syrienne. Il a cependant invité l’État à mieux contrôler l’afflux de réfugiés, « tous ceux qui viennent de Syrie, n’ayant peut-être pas cette qualité ». « Leur nombre augmente à vue d’œil, ce qui peut constituer un danger à l’avenir, surtout s’ils comptent parmi eux des combattants. Nous sommes engagés au plan humanitaire en faveur des réfugiés, mais le seront-ils à leur tour ? Tout le monde sait que l’asile commencé avec des gens qui sollicitent votre aide et qui finissent par se rebeller contre eux », a-t-il averti.
Source : L’Orient le jour