Code idéologique du PKK et les divers livres
mercredi 27 septembre 2023

Les 3 erreurs du processus d’ouverture démocratique

Publié le | par Ilker TEKIN | Nombre de visite 299

Si vous avez des problèmes et que des gens ne vous veulent pas que du bien, vous avez intérêt à régler ces problèmes. Nous nous souvenons, par exemple, que la Grèce formait les terroristes kurdes du PKK avant que ceux-ci aillent ensanglanter les villes turques – sous l’œil indifférent de l’UE, la même qui aujourd’hui est en Afghanistan pour faire la guerre au terrorisme.

Ainsi, le problème kurde en Turquie est-il exploité contre cette dernière soit par ceux dont les intérêts divergent avec ceux turcs, soit qui ont une inimitié ou une hostilité contre les Turcs (Grecs, Arméniens ou Français plus récemment). Aussi, est-il nécessaire de régler cette question et le gouvernement de l’AKP a raison de se pencher avec sérieux et force sur celle-ci.

Néanmoins, plus une question est difficile et moins elle accepte d’erreurs dans sa résolution, ce que l’AKP n’a pas anticipé en commentant 3 erreurs importantes :

1. La sémantique : utiliser l’expression « ouverture kurde » pour qualifier le processus politique de résolution du problème kurde revenait à le séparer de l’ensemble de la Turquie, comme s’il s’agissait d’un problème uniquement kurdo-kurde. Dés le départ il aurait fallu utiliser le terme d’« ouverture démocratique ».

2. Le manque de consensus : comme il s’agit d’un problème national la question kurde devait faire l’objet d’un consensus politique le plus large possible. Or, l’AKP a préféré agir seul.

3. L’impréparation : alors que le processus politique « d’ouverture » était lancé le vice Premier ministre, Cemil Çiçek, déclarait : « je suis prêt à m’incliner devant quiconque contribuera à ce processus ». Par ailleurs, la tentative, pourtant prévisible, de récupération par l’organisation terroriste kurde (le PKK) n’a pas été anticipée non plus, et la cérémonie d’accueil, par une foule en liesse, des 34 activistes venus d’Irak se rendre à l’appel du terroriste en chef, Abdullah Öcalan, a eu des conséquences plus que néfaste sur la politique d’ouverture : en effet, le PKK a pour principe fondateur le séparatisme et la volonté sourde de nuire à la Turquie et aux Turcs. Ainsi, s’ouvrir à une organisation avec une telle idéologie extrémiste ne peut apporter aucune solution viable.

Ces erreurs auront peut-être raison du processus lancé par l’AKP, néanmoins et dans l’intérêt de la Turquie il est important que la question kurde trouve réponse consensuelle et durable à l’intérieur de la Turquie et ce afin de ne pas prêter le flanc à l’instrumentalisation des différends qui n’ont d’autres conséquences que de rompre des liens séculaires.