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Lobbying & Ingérance arméniens

Les nationalistes Arméniens aux USA font pression sur le "Lobby Juif" [1] afin que celle-ci prenne position en leur faveur au sujet du contentieux historique turco-arménien


International

L’ambassadeur de Turquie à Washington s’exprime sur l’affaire ADL

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Le renversement de position de la Ligue Anti-diffamation la semaine dernière sous la pression des organisations nationalistes arméniennes aux USA au sujet du contentieux historique turco-arménien de 1915 a eu pour effet d’intenses réactions de la part des Turcs en Turquie et en Israël.

Nabi Sensoy, l’ambassadeur de Turquie à Washington a déclaré au site internet juif JTA que les Turcs était fortement opposé à une quelconque ingérance du Congrès américain et a répondu aux accusations lancées par les officines arméniennes selon lesquelles les Juifs de Turquie seraient menacés. M. Sensoy a clairement affirmé que quelque soit l’issue des événements, que la communauté Juive de Turquie n’aurait jamais rien à craindre en tout cas. Nabi Sensoy s’est déclaré toutefois moins sûr que les relations de la Turquie avec l’Israël et les Etats-Unis réchapperaient indemne si Israël soutien les activités de lobbying des nationalistes arméniens qui désirent que le Congrès américain prenne position en leur faveur, empêchant ainsi, une nouvelle fois, le débat que la Turquie propose à l’Arménie sur le sujet depuis plusieurs années.

« Je ne peux pas vraiment écarter le fait que si cette résolution passe cela aura certainement des impacts sur nos relations » a dit Nabi Sensoy. « Il n’y a aucun doute sur cela ».

A ceux qui, dans le cadre des leurs campagnes de désinformation anti-turques, parlent du spectre de représailles contre la communauté juive de Turquie, Nabi Sensoy a déclaré « je suis très dérangé d’entendre ce genre de remarques venant de tous les côtés. Ils semblent oublier l’histoire des Turcs et des Juifs, qui datent d’au moins 500 ans. Nous avons toujours eu les meilleures relations entre les Turcs et les Juifs et la communauté juive de Turquie est partie intégrante de la communauté Turque ».

Suite au second communiqué de l’ADL Nabi Sensoy a estimé que l’ADL avait changé complètement de nouveau et que sa position actuelle reflétait une « situation équilibrée ».

« Nous nous attendons à ce que les organisations juives d’amérique soient neutres à ce sujet » a dit Nabi Sensoy. « Bien que nous soyons conscients du fait que c’est une question très sensible pour le peuple israélien et la communauté juive, ce que nous devons rechercher est la vérité ».

Suite aux pressions exercées par les groupes nationalistes arméniens basés aux USA, l’ADL avait été forcé de modifier sa position sur le sujet en affirmant que les massacres subis par les Arméniens constituent un "génocide". Cette position, qui conforte les ultra-nationalistes arméniens dans leur position négationniste des massacres perpetrés par les milices arméniens contre les civils Turcs d’Anatolie entre 1914 et 1922 (environ 500.000 victimes selon les historiens) a tout de même déplu aux entreprises de lobbying arméniennes des USA. En effet, l’ADL a tout de même maintenu sa position selon laquelle elle était opposée à ce que le Congrès américain s’ingère dans le contentieux historique turco-arménien et a clairement affirmé que la question devait se règler par le dialogue et le débat entre Turcs et Arméniens.

La Turquie a plusieurs fois proposé à l’Arménie de constituer une commission mixte d’historiens dans le but de discuter ouvertement du sujet sensible ; mais les nationalistes arméniens ont systématiquement fait pression sur le gouvernement arménien afin que celui-ci n’accepte pas la proposition turque car elle pourrait constituer une remise en cause des dogmes imposée par les ultra-nationalistes arméniens et surtout constituerait un risque majeur de voir les décennies de lobbying intensif auprès des Parlements et élus d’États tiers partir en fumée s’il s’avérait que les "éléments de preuve" avancés par les activistes arméniens ne sont pas aussi solides qu’ils l’annoncent.

Les Turcs, de leur côté, a proposé un arbitrage, sous l’égide de l’ONU par exemple, et s’est engagée à accepter les conclusions d’une telle commission, quelles qu’elles soient.

Les événements de 1914-1922

Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmi les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. À la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.

La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union européenne.

Voir également :
 Dossier Arménie

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[1Terme utilisé par les officines arméniennes.

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