Source : http://www.turquieeuropeenne.org/spip.php?article175
par Hasan Ersoy
La négation des massacres de masse perpétrés par les Arméniens sur les populations musulmanes de 1914 à 1922 ne relève pas de la "liberté d’expression".
Il y a ce qu’on appelle le "devoir de mémoire" qui exige que l’on respecte les faits historiques établis et, surtout, la mémoire des victimes.
En Turquie, la question n’est pas un tabou. Les livres de Taner Akçam, ancien militant du Dev-Sol, ami intime d’Abdullah Öcalan, opportunément parachuté "historien" grâce aux subsides de l’officine arménienne "Zoryan Institute", sont en vente libre dans toutes les librairies d’Istanbul. Celui-ci défend ouvertement l’appelation de "génocide arménien". Par ailleurs, à plusieurs reprises, Patrick Devedjian, grand ami des Turcs s’il en est (!), a pu s’exprimer en toute liberté sur les chaînes de tv turques. De même que François Rochebloine, député UDF, et d’autres militants actifs du lobby arménien. En outre, des articles paraissent régulièrement dans la presse turque, notamment dans les colonnes du journal Radikal, qui tranchent avec la position officielle de l’Etat turc sur la question des différends historiques turco-arméniens. Récemment encore, une délégation d’intellectuels et de journalistes turcs, dont Can Dündar, s’est rendue en Arménie. Plusieurs articles ont été publiés à ce propos dans les pages de Sabah, Hürriyet, et Milliyet.
Bref, la question arménienne est ouvertement débattue en Turquie.
Maintenant, parlons un peu de la France...
Un texte de loi a été adopté en 2001 reconnaissant "le génocide arménien"... à deux mois des élections municipales ! Dans la presse française, des élus ayant pris part au vote ont clairement affiché leurs motivations électorales (ex député de la Drôme Michèle Rivasi dans Libération du 22 février 2001) ! Des intellectuels sont montés au créneau pour dénoncer cette mascarade (ex Pascal Boniface, directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques-IRIS dans le Figaro du 26 janvier 2001). Des juristes ont également contesté cette initiative sur le plan légal (ex Thierry Garé, Professeur à la Faculté de droit de Toulouse, dans le Receuil Dalloz n°8/7017 du 22.02.2001). Or, les médias ont vite fait d’étouffer dans l’oeuf l’amorce de débat. Pourquoi ?
Au même moment, en janvier 2001, le ministère britannique des Affaires étrangères affirmait publiquement et très officiellement que les événements de 1915 ne constituent pas un "génocide". Qui en a parlé en France ? Cette déclaration a-t-elle fait l’objet d’un débat, d’une discussion ? Non. Pourquoi ?
Aujourd’hui, des projets de loi sont dans les cartons parlementaires qui prévoient 3 mois de prison ferme et 45 000 euros d’amende pour toute personne contestant publiquement la thèse du "génocide" arménien. Cette démarche est-elle conforme à la "liberté d’expression" ? Est-il normal d’empêcher le débat et la recherche historiques sachant que de nombreux historiens, et non des moindres, ont publiquement récusé la notion de "génocide" pour la tragédie de 1915 ?
En France, des historiens réputés et reconnus ayant publiquement rejeté la thèse du "génocide" ont reçu des menaces de mort, ont été insultés, agressés verbalement et physiquement, ont fait l’objet de campagne de haine et d’intimidation. Est-ce cela, la "liberté d’expression" ?
L’impunité du discours turcophobe en France est totale. On peut ainsi, dans les forums de discussion arméniens, tenir des propos haineux, violents, racistes, et négationnistes, sans être inquiété. Pourquoi ?
Il y a des groupes de pression qui travaillent jour et nuit à la propagation et à la vulgarisation du discours turcophobe. Pour celles et ceux qui s’intéressent de près à la question arménienne et qui suivent attentivement les débats à ce propos, c’est une évidence. Les activistes arméniens le proclament ouvertement et publiquement. Ce sont ces mêmes activistes qui, au sein du parti Dashnaksoutioun, l’organisation la plus influente au sein de la diaspora, réclament des terres à la Turquie. De même, la collusion entre activistes arméniens et terroristes kurdes est notoire. Ils agissent de concert selon la règle qui veut que "les ennemis de mon ennemi sont mes amis". Il faut être aveugle ou bien naïf pour ne pas voir que des organisations puissantes et influentes travaillent avec acharnement à la propagation de la haine anti-turque et à l’affaiblissement de la Turquie, d’abord sur la scène internationale au niveau politique et diplomatique, puis en entretenant un certain degré d’instabilité et d’agitation au sein même du pays... Sans sombrer dans la paranoïa, il convient d’être attentif à et très vigilant face à ces activités hostiles et malveillantes.
Certains plus que d’autres sont sensibles à ces problèmes. Ils affichent une plus grande attention.