Des peines allant jusqu’à quatre ans de prison ferme ont été requises mercredi contre 10 prévenus kurdes du PKK qui sont accusés d’avoir participé au financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) par l’intermédiaire de la maison du peuple kurde (MPK) de Marseille s’est ouvert lundi 21 octobre à Paris.
Parmi les prévenus se trouve le responsable présumé du financement du PKK, considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie et l’Union européenne, pour la région sud en France, via la MPK.
L’enquête avait démarré après deux plaintes de victimes en 2008.
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK servait en fait pour la "kampanya", la collecte de l’impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK dans le sud de la France. Chaque secteur avait un objectif chiffré à atteindre pour la collecte de l’impôt révolutionnaire. Si les victimes ne voulaient pas payer, elles faisaient l’objet de relances téléphoniques puis domiciliaires.
Un membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l’un des prévenus qui lui reprochait de ne pas l’avoir payé pour son travail, s’était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la kampanya.
Si elles ne se résolvaient toujours pas à payer, une "commission de justice" au sein de la MPK était saisie. Si tout ceci restait sans effet, les victimes étaient prises en charge par les "jeunes" de la MPK pouvant intervenir de manière musclée.
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, la MPK servait en fait pour la collecte de l’impôt révolutionnaire, la "kampanya", et aurait servi de siège financier du PKK dans la région. Pendant l’enquête, le responsable du financement avait estimé le montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais avait assuré qu’il s’agissait d’un acte "complètement volontaire". Ce que contestent deux plaignants, qui ont indiqué avoir fait l’objet de violences et de tentative d’extorsion pour de l’argent.
Le verdict
Devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procureur Ludovic Lestel a requis 50.000 euros d’amende contre la MPK, ainsi que sa dissolution.
La peine la plus lourde, assortie d’un mandat de dépôt, a été requise contre un homme considéré par l’accusation comme le dirigeant de fait de la MPK.
Deux ans avec sursis ont été requis contre la "dirigeante de paille" de la MPK, et des peines allant d’un à trois ans ferme contre les autres prévenus.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.
avec AFP