Le principal conseiller du Premier Ministre turc Ahmet Davutoglu a déclaré que des pas importants sont faits pour une normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie. Il a également critiqué les activités récentes des groupes de pression arméniens actifs au sein de la diaspora en vue de sapper ces initiatives en faveur du rapprochement entre les deux pays.
Ahmet Davutoglu a déclaré « la diaspora arménienne et la diaspora juive sont très différentes. Ce qui est important pour la diaspora juive est l’état d’Israël. Ils font tout pour le soutenir. Mais pour la diaspora arménienne la vengeance historique est plus importante que les conditions de vie de l’Arménie. Des conditions de vie qui se dégradent en Arménie ne sont pas importantes pour la diaspora arménienne. Une politique raisonnable et ouverte des Etats-Unis ne devrait pas se contenter de satisfaire les exigences et allégations des groupes de pression arméniens, mais avant tout prendre en compte les équilibres dans le Caucase aussi ».
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.