C’est au cours d’une manifestation de soutien à Abdullah Öcalan que les faits se sont produits dans la ville de Montpellier le 4 novembre 2017.

En effet, le « centre démocratique kurde de Montpellier » situé dans le quartier Figuerolles, avait organisé une manifestation ce samedi 4 novembre 2017 partant du Peyrou jusqu’à la Comédie.

Au cours de cette manifestation beaucoup de drapeaux d’organisations kurdes étaient brandis. Dont un qui est le drapeau officiel du PKK, mouvement de guérilla Marxiste-léniniste fondé en 1978, qui est considéré comme étant une organisation terroriste par la Turquie, mais également le Canada, l’Australie, les Etats Unis et les pays de l’Union Européenne donc la France.

Un article du 5 novembre 2017 écrit par Jules Panetier, rédacteur principal du site libertaire Le Poing, rend compte de la manifestation. La photo de la manifestation montre clairement le drapeau officiel du PKK sur la gauche ainsi que son utilisation sur une bâche où le portrait d’Abdullah Öcalan est imprimé.

Ainsi à Montpellier le 10 avril 2016 une manifestation avait dégénéré en affrontement violent entre les turcs et les militants terroristes du PKK. Des drapeaux du PKK avaient déjà été brandis ce jour là.

Histoire de la fondation du PKK

Le PKK a été créée en 1978 à Ankara par un Kurde originaire de Turquie, Abdullah Öcalan. Il est constitué au départ de 16 personnes formant le noyau dur, parmi lesquels un vice-président, Cemil Bayik, un responsable de Conseil de coordination, Sahin Donmez, un responsable de branche armée, Mehmet Karasungur, et enfin un responsable pour le renseignement, Mazlum Dogan. De ce groupe fondateur seul A.Öcalan restera.

Il s’inscrira dans la lignée des organisations d’idéologie marxiste-léniniste, en vogue à l’époque (dans les années 1960 – 1980) en Turquie, telles que DEV-SOL (Gauche Révolutionnaire), TKP-ML (Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie), THKP-C (Parti du Front de Libération du Peuple de Turquie) etc. Ces organisations, alors soutenues par l’URSS, entendaient lutter pour l’ « égalité » et contre le « capitalisme », l’ « oligarchie » et le « fascisme » – terminologie toujours employée dans la langue par les groupes d’idéologie marxiste-léniniste.

Suivant également ces organisations dans leurs modes d’action violents comme expression politique, le fondateur et leader du PKK, Abdullah Öcalan, se lancera très tôt dans une politique de liquidation des opposants ou des groupes – révolutionnaires ou nationalistes kurdes – qu’il estimait être rivaux. L’organisation terroriste éliminera ainsi nombre de ces groupes tels que Devrimci Halkın Birliği (Union Révolutionnaire du Peuple), Halkin Kurtuluşu (Libération Populaire) ou encore Devrimci Doğu Kültür Ocakları (Foyers Révolutionnaires de la Culture Orientale).

A. Öcalan a non seulement éliminé d’autres groupes violents, mais aussi des partis politiques kurdes pacifiques, comme le Parti socialiste du Kurdistan (Partiya Sosyalîsta Kurdistan, PSK) de Kemal Burkay, qui sonnait la fin de l’espoir de nombreux Kurdes d’une action politique pacifique.

Ainsi, depuis ça création, le PKK a perpétré plus de 40 000 victimes (attaques à l’arme légère ou lourde, par mine, assassinats, attentats à la bombe, enlèvements) lors desquelles il a assassiné plus de 5 600 civils, 5 000 fonctionnaires d’Etat et soldats et fait plus de 20 000 blessés.

Le fanatisme et la violence sont une constante et constituent le fondement de l’action « politique » du PKK. Ils sont justifiés par une conception d’un ennemi (en l’occurrence la Turquie et les Turcs) revêtue d’attributs sinistres contre lesquels il serait légitime d’user de violences.

Que dit la loi ?

Selon l’article 421-2-5 de la LOI n° 2014-1353 du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, « le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. »
Le gérant d’une librairie islamiste de Lille a été condamné en février 2015 à un an d’emprisonnement pour avoir affiché dans sa vitrine un drapeau d’Al Qaïda.

Source : avec Lengadoc-info.com

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