Après quelques semaines de calme en Turquie, les terroristes du PKK a lancé une nouvelle campagne d’attentats meurtriers. En quelques heures, deux attaques imputées au PKK ont fait au moins six morts et plus de 200 blessés dans l’Est du pays.
Au moins trois personnes ont été tuées et 120 autres blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée survenu à Elazig, un bastion conservateur de l’est de la Turquie jusqu’à présent épargné par le conflit, a annoncé une source de sécurité. D’autant plus que les forces de l’ordre – armée, police et services de renseignements – ont été touchées par les purges et sont en pleine restructuration.
Le PKK refait parler la poudre
Début août l’un des séparatistes du PKK avait promis d’intensifier les attaques. De fait, ce jeudi a été la journée la plus meurtrière dans l’est du pays depuis plusieurs semaines.
Il n’avait pas été question de trêve après le putsch raté du 15 juillet, mais sur le terrain, les accrochages avaient diminué. Cette fois-ci, le PKK frappe fort.
"Le PKK veut profiter de l’actuelle atmosphère en Turquie. Toute organisation terroriste aime profiter des crises", a souligné auprès de l’AFP une source proche du gouvernement.
M. Yildririm a pointé du doigt le PKK. "Il n’y a aucun doute qu’il s’agit de l’oeuvre de l’organisation terroriste (...) Aucun mouvement terroriste ne peut faire céder le peuple turc", a-t-il martelé devant la presse.
L’attaque a visé le siège de la police de l’est de la Turquie. Elle a provoqué des dégâts considérables dans le bâtiment de quatre étages.
"Nous n’avions jamais eu une telle attaque" à Elazig, a déclaré sur CNN-Türk Omer Serdar, député de cette province du AKP (Parti de la justice et du développement).
Déstabiliser la Turquie
Quelques heures plus tard un convoi militaire a été visé à Bitlis (sud-est) par des terroristes du PKK, selon la presse, qui ont fait exploser un engin à son passage, tuant cinq soldats et un "gardien de village".
Et dans la nuit de mercredi à jeudi, trois personnes, deux civils et un policier, avaient été tuées et 73 blessées à Van (est) dans un attentat à la voiture piégée également attribué au PKK.
Une vidéo tournée au moment de l’explosion montre une boule de feu soufflant les vitres d’un salon de réception où des invités dansent sur des airs folkloriques lors d’un mariage, avant de se mettre à hurler, pris de panique.
Amnesty International a dénoncé les attentats : "Les responsables de ces crimes montrent un mépris pour le droit à la vie et doivent être traduits en justice", a estimé l’ONG dans un communiqué.
Lundi, cinq policiers et trois civils avaient été tués par un attentat à la voiture piégée au PKK contre un poste de police sur une autoroute de Van.
Les forces de sécurité subissent des attaques quasi-quotidiennes du PKK depuis qu’un cessez-le-feu entre les séparatistes kurdes et les forces gouvernementales a pris fin pendant l’été 2015. Des centaines de policiers et de militaires ont été tués.
Jeudi M. Erdogan a réaffirmé que le PKK et la FETO, l’acronyme utilisée par Ankara pour désigner le réseau Gülen, s’étaient ligués pour déstabiliser la Turquie. "Après la FETO, c’est le PKK qui a pris le relais pour les violences".
Source : avec AFP