28 mars 2024

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Diffamation

Écrire sur des sujets hautement politisés en cherchant à rester rigoureux, c’est s’exposer à des risques — le constat est banal. Dans le cas de la question arménienne, les problèmes qui vous attendent peuvent aller jusqu’à la tentative d’assassinat par engin explosif, comme pour Stanford Jay Shaw, professeur d’histoire à l’université de Californie-Los Angeles de 1967 à 1997, victime d’un attentat de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA), en 1977 (attentat suivi par vingt ans de harcèlement, menaces de mort, agressions physiques et verbales), parce qu’il avait osé critiquer, en historien, la qualification de « génocide arménien ».

De quoi me plaindrais-je ? Depuis ma victoire devant la justice française, en avril 2010, je suis surtout victime des injures et des diffamations coléreuses de courageux anonymes, notamment une personne (au style assez aisément identifiable), qui se soulage sur un blog hébergé aux États-Unis, donc hors de portée des tribunaux français — sauf si la preuve irréfragable de l’identité de l’auteur (citoyenne française) était apportée, ce qui est impossible, sauf à faire partie des services secrets, ce qui n’est pas mon cas.

Ce genre de délires n’appelle pas de véritable réponse ; il peut par contre être utile de les commenter — sans toutefois leur faire l’honneur d’indiquer l’adresse Internet —, pour souligner la vacuité des gens qui écrivent ce genre de textes, et plus encore la sottise des lecteurs enthousiastes d’une telle littérature.


Editos & Tribune libre

Sur la médiocrité de certains agitateurs arméniens

Publié le | par Maxime Gauin | Nombre de visite 1222

Écrire sur des sujets hautement politisés en cherchant à rester rigoureux, c’est s’exposer à des risques — le constat est banal. Dans le cas de la question arménienne, les problèmes qui vous attendent peuvent aller jusqu’à la tentative d’assassinat par engin explosif, comme pour Stanford Jay Shaw, professeur d’histoire à l’université de Californie-Los Angeles de 1967 à 1997, victime d’un attentat de l’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA), en 1977 (attentat suivi par vingt ans de harcèlement, menaces de mort, agressions physiques et verbales), parce qu’il avait osé critiquer, en historien, la qualification de « génocide arménien ».

De quoi me plaindrais-je ? Depuis ma victoire devant la justice française, en avril 2010, je suis surtout victime des injures et des diffamations coléreuses de courageux anonymes, notamment une personne (au style assez aisément identifiable), qui se soulage sur un blog hébergé aux États-Unis, donc hors de portée des tribunaux français — sauf si la preuve irréfragable de l’identité de l’auteur (citoyenne française) était apportée, ce qui est impossible, sauf à faire partie des services secrets, ce qui n’est pas mon cas.

Ce genre de délires n’appelle pas de véritable réponse ; il peut par contre être utile de les commenter — sans toutefois leur faire l’honneur d’indiquer l’adresse Internet —, pour souligner la vacuité des gens qui écrivent ce genre de textes, et plus encore la sottise des lecteurs enthousiastes d’une telle littérature.

« M. Gauin, qui a eu son bac à 17 ans, a ensuite fait les classes préparatoires littéraires au Lycée Camille-Jullian, qu’il a peut-être échoué aux divers concours d’entrée que propose cette formation puisqu’on le retrouve à l’Université de Bordeaux III pour obtenir une licence en histoire à 20 ans. »

Ce qui est rassurant dans cette phrase, c’est qu’elle démontre que son auteur n’a pas les moyens de se renseigner d’une façon approfondie. En effet, si j’ai eu ma licence à Bordeaux-III, c’est parce que seules les universités délivrent ce diplôme. « On » ne m’a « retrouvé » à Bordeaux-III que durant les quelques jours des examens de licence.

« Un an après, il décroche sa première année de Master en histoire contemporaine à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon (diplôme délivré par l’université de Lyon 2) avant d’obtenir à 26 ans son Master 2 de la prestigieuse université de la Sorbonne. Jusqu’à rien qui n’ait à voir avec le négationnisme puisque le mémoire qu’il présentera sous la direction de Michel Pigenet, directeur du Centre d’Histoire Social, concernait le syndicalisme agricole.

Qu’est-il alors arrivé au bon élève Maxime Gauin ? Pourquoi a-t-il disparu de la circulation pendant 5 ans ? »

Encore une fois, la courageuse anonyme n’a pas bien travaillé. J’ai eu mon master II en septembre 2010, donc à 25 ans et non à 26. J’ai présenté deux mémoires, l’un pour obtenir ma première moitié de master, l’autre pour la seconde moitié.

Je n’ai pas « disparu de la circulation pendant cinq ans ». Je suis sorti du circuit universitaire pendant une seule année, pour raisons de santé.

« Qu’entend-il exactement lorsqu’il allègue de “problèmes de santé” ? »

D’abord, si le secret médical existe, c’est pour de bonnes raisons ; ensuite, certains pourraient lire cet article en mangeant, or une description des raisons pour lesquelles j’ai dû interrompre mes études pendant un an serait peu propice à la digestion.

Mais je suis remis depuis longtemps, sans séquelles, merci.

« Le site Internet du département d’histoire de l’Université Technique du Moyen-Orient est assez instructif. Il présente notamment une pittoresque spécialité locale : il est pourvu d’“instructeurs des principes d’Atatürk” (sic). Autrement dit, la recherche doit y être sérieusement encadrée par de zélés commissaires politiques qui veillent certainement à l’orthodoxie kémaliste des travaux qui y sont effectués. »

Par ignorance ou par intention de nuire, la courageuse anonyme affabule, et feint d’ignorer que la Middle East Technical University a une réputation méritée de diversité politique, et notamment d’une forte présence marxiste, assez éloignée de l’orthodoxie kémaliste (même si cette tendance politique est aussi représentée à la METU).

« Grâce à un petit outil très utilisé dans les milieux universitaires et joliment dénommé Publish or Perish, nous avons pu estimer la réputation scientifique des différents membres de cette fine équipe. Publish or Perish mesure le nombre de publications d’une personne dans des revues scientifiques à comité de lecture – autrement dit les revues sérieuses – et en extrapole l’indice H (ou l’indice G) de la personne en question. »

Le problème, c’est que Publish or Perish se fie uniquement au moteur de recherche Google scholar, qui est encore à perfectionner (voir les commentaires plus bas).

« Nous avons passé à ce crible l’ensemble du personnel déclaré du Département d’Histoire de l’Université Technique du Moyen-Orient. Le chercheur obtenant le meilleur score est Ömer Turan qui, avec une trentaine de publications citées 73 fois, atteint un indice H de 4. A noter que la spécialité de M. Turan semble être celle des Turcs de Bulgarie et l’histoire ottomane de ce pays, ce qui le distingue de la plupart de ses collègues à la production négationniste. »

Ömer Turan est l’un des auteurs, avec Justin McCarthy, du livre The Armenian Rebellion at Van, paru en 2006 aux Presses universitaires de l’Utah. Il a aussi contribué à l’ouvrage collectif dirigé par Türkkaya Ataöv sur la question arménienne, et paru en 2001. M. Turan est l’un des critiques les plus subtils et les plus intéressants, en Turquie, de la qualification de « génocide arménien ».

Caramba, encore raté !

« A titre d’exemple, Michel Pigenet, cité ci-avant, est donné pour un honorable indice H de 5. […] Sedat Laçiner semble d’ailleurs peu impressionner Publish or Perish qui ne lui confère qu’un indice H de 5 en dépit de ses 90 publications. »

Le rapprochement de ces deux phrases, distantes de seulement quelques paragraphes, montre bien le caractère délirant de cette prose.

« Nous tairons donc par pudeur les scores des autres chercheurs de l’équipe si ce n’est pour souligner celui de la directrice qui correspond selon les critères internationaux à celui d’un étudiant en début de thèse. »

En dépit du médiocre référencement des publications en turc, l’indice H de Seçil Karal Akgün est de 4 — encore faut-il savoir qu’il convient de taper « SeçilAkgün » (sans le nom de jeune fille) pour éviter une erreur de calcul.

« Selon Publish or Perish, Maxime Gauin lui-même possède une seule publication référencée, citée zéro fois ce qui lui confère un indice H de… 0. Mais alors, toutes ces publications alléguées, pourquoi ne sont-elles pas prises en compte ? Et bien il semblerait que Publish or Perish – sans nul doute un logiciel turcophobe aux mains du lobby arménien – ne tienne pas en haute estime les revues dans lesquels M. Gauin a choisi de publier. Le Journal of TurkishWeekly apparaît ainsi avec un indice H de 3, la Review of International Law and Politics parvient poussivement à un indice H de 1 quant a la International Review of TurkishStudies, il ne décolle pas de 0, pas plus que le Journal of Armenian Studies de M. Gauin qu’il ne faut pas confondre avec le très sérieux journal du même nom publié par la National Association of Armenian Studies and Research ! A titre de comparaison des revues d’Histoire reconnues comme Past &Present ou Review of Contemporary History font littéralement sauter Publish or Perish (ainsi que le moteur Google Scholar dont il ne constitue que l’interface) qui ne peut afficher qu’un maximum de 1000 articles cités. En ne remontant pas avant l’an 2000, Past & Present affiche presque 500 publications citées près de 4000 fois tandis que le Journal of Contemporary History affiche presque 900 articles cités plus de 2000 fois. »

Nous touchons là aux limites de Publish or Perish et à un sommet de malhonnêteté de la courageuse anonyme.

D’abord, elle a mal écrit le nom d’une des revues dans lesquelles j’ai publié : cette revue ne s’appelle pas Journal of Armenian Studies mais Review of Armenian Studies. Cette dernière est bien référencée sur Google scholar ; Publish or Perish lui attribue un indice de 3. Pour une raison que j’ignore, Google scholar ne balaie pas les derniers numéros de la Review of Armenian Studies, ce qui fausse l’indice et me retire artificiellement une publication référencée.

Pire : Google scholar ne balaie pas du tout l’International Review of TurkishStudies, alors que cette revue, bien que créée en 2011 seulement, est déjà classée en catégorie B dans le principal classement international (Reuters Index of Social Science) :

http://www.fef.metu.edu.tr/fef/system/files/users/Admin/Fakulteler-Uluslararasi.B.Tipi_.Dergi_.Listeleri.pdf

Il est totalement absurde de comparer Past and Present, créée en 1952, avec une revue qui n’a commencé de paraître qu’en 2011. La Review of International Law and Politics n’a, elle, été créée qu’en 2005, et une bonne moitié des articles parus sont en turc, or les auteurs de Publish or Perish eux-mêmes reconnaissent que les articles écrits dans des langues autres que l’anglais ne sont pas très bien référencés, indépendamment de leur qualité.

Mon premier article dans une revue à comité de lecture est paru le 1er août 2011, le dernier en date est sorti de l’imprimerie fin juin 2012, il est donc encore plus absurde de s’attendre à ce que ma production soit d’ores et déjà abondamment citée.

Mais enfin, j’ai un article à paraître bientôt dans une revue éditée par une des plus grandes universités anglo-saxonnes, une revue dont le nom « fait littéralement sauter Publish or Perish ». J’ai dernièrement envoyé les ultimes corrections à la rédaction. Et il n’est évidemment pas question de s’arrêter là. La courageuse anonyme risque donc de se sentir bête, et à juste titre.

« Enfin, l’impérissable International Review of Turkish Studies – autre création négationniste, faut-il le préciser – est éditée par M. Armand Sag qui a été épinglé pour falsification de propos de tiers sur son blog, ce qui en dit long sur son éthique personnelle et sur sa crédibilité. »

Armand Sağ fut « épinglé » par la (très mal nommée) Fédération euro-arménienne pour la justice et la démocratie, association dirigée de 2001 à 2009 par Laurent Leylekian, auteur de ces lignes au ton digne de Der Stürmer :

« Alors oui, les “maudits Turcs” restent coupables ; ils restent tous coupables quelle que soient leur bonne volonté, leurs intentions ou leurs actions. Tous, de l’enfant qui vient de naître au vieillard qui va mourir, l’islamiste comme le kémaliste, celui de Sivas comme celui de Konya, le croyant comme l’athée, le membre d’Ergenekon comme Orhan Kemal Cengiz qui est “défenseur des droits de l’homme, avocat et écrivain” et qui travaille pour “le Projet kurde des droits de l’homme”. Aussi irrémédiablement coupables que Caïn, coupables devant les Arméniens, devant eux-mêmes, devant le tribunal de l’Histoire et devant toute l’Humanité. »

Sans surprise, l’accusation de la FEAJD est fantaisiste, car Armand Sağ dispose d’une preuve, d’ailleurs disponible sur Internet : l’article d’Arend Jan Boekestijn qu’il citait, article qui remet effectivement en cause la qualification de « génocide arménien ».

La courageuse anonyme omet aussi de dire que l’International Review of Turkish Studies est éditée par l’université d’Utrecht, et que toutes les universités des Pays-Bas (pour ne citer que celles-là) y sont désormais abonnées.

« Annexe : Les publications de M. Gauin

A la réflexion, j’ai supprimé cette annexe. On peut voir dans cette décision le choix de ne pas faire de publicité à une littérature négationnisme. On peut aussi y voir un geste de miséricorde. »

Il est bien évident que quelqu’un qui m’a accusé, sans la moindre preuve, d’être un agent de services de renseignement, puis d’avoir fabriqué moi-même le faux (et grotesque) « rapport » de la Direction centrale du renseignement intérieur, qui m’a comparé à Robert Faurisson, N. Ceaucescu et Idi Amin Dada (pas moins) n’a aucune miséricorde.

C’est tout simplement quelqu’un qui n’a aucun argument à m’opposer.

Maxime Gauin


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