Le 23 juin à Moscou le president Serge sarkissian a rencontré les dirigeants du lobby arménien de Russie.
S’exprimant sur les relations turco-arméniennes il a déclaré « Notre position en la matière est claire : il ne devrait y avoir aucune frontière fermée entre des pays voisins au 21e siècle. La coopération régionale peut être le meilleur moyen pour établir la stabilité. La partie turque suggère de former une commission qui étudierait les faits historiques. Nous ne sommes pas contre établir cette commission(sic !), mais seulement quand la frontière entre nos pays sera ouverte. Autrement, cela peut devenir un moyen de prolonger la solution de la question pendant de nombreuses années. (...) Le plus probablement, j’inviterai le Président turc Abdullah Gul à Yerevan afin de voir le match entre les équipes nationales de football d’Arménie et de Turquie ».
La Turquie avait proposé à l’Arménie de constituer une commission mixte d’historiens afin de faire toute la lumière sur les événements sanglants survenus entre Turcs et Arméniens en Anatolie pendant la première guerre mondiale. L’Arménie avait refusé cette offre, y voyant un risque de remettre en cause les résultats obtenus par les organisations de lobbying arméniennes proches de l’Etat arménien actifs en Europe et aux Etats-Unis. L’Arménie avait répondu, par la voix de son président Robert Kotcharian, que « les questions historiques devaient se régler dans un cadre politique et non entre les mains de scientifiques et d’historiens ».
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.