Le sénateur Jacques Mézard a répété lundi que les seize membres de son groupe, le RDSE (Rassemblement démocratique et social européen), voterait contre le texte de la loi de censure arménienne. Il a dénoncé “une opération électoraliste“.
Le président du RDSE a réaffirmé “la réprobation“ de son groupe vis-à-vis de la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer, déjà votée le 22 décembre à l’Assemblée par une cinquantaine de députés à peine, et dont la discussion devait débuter dans quelques minutes au Sénat.
Pointant une “opération électoraliste pré-présidentielle“, Jacques Mézard a relevé “l’implication totale du gouvernement“ en la matière, malgré l’opposition manifestée par certains de ses membres, comme Alain Juppé (Affaires Etrangères) et Michel Mercier (Justice).
“Plus qu’une erreur, cette proposition est une faute“, a-t-il dit, “une faute lourde à l’encontre de notre Constitution et aux conséquences catastrophiques et durables“.
M. Mézard a estimé qu’“une grande majorité de sénateurs réprouvaient le texte“ mais que “les raisons électoralistes risquaient de le faire triompher“.
Le sénateur Nicolas Alfonsi, membre du PRG, a dénoncé pour sa part un texte “dangereux, inutile et hypocrite“ tandis que Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche : a déclaré qu’“il ne nous appartient pas plus de stigmatiser la Turquie qu’il ne nous appartient de nous substituer aux historiens“.
Les sénateurs (dont ceux du RDSE) avaient rejeté, le 4 mai dernier, une proposition de loi similaire, votée par les députés en 2006 et que le groupe PS avait inscrite à l’ordre du jour.
L’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, également membre du RDSE, a lui aussi dénoncé “une opération de récupération électoraliste“.
avec AFP