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Les principales raisons de l’attitude biaisée des dirigeants Français envers l’Azerbaïdjan

Publié le | par Engin | Nombre de visite 480
Les principales raisons de l'attitude biaisée des dirigeants Français envers l'Azerbaïdjan

L’islamophobie et la turquophobie au niveau de l’État

En mars 2022, dans plusieurs villes françaises, des mouvements réguliers de protestation de masse contre la discrimination raciale ont eu lieu.

Les participants à l’action, programmée pour coïncider avec la Journée mondiale contre le racisme, ont demandé aux autorités du pays de légaliser les sans papiers et de mettre fin à la violence policière contre les migrants.

Il est évident que la discrimination raciale et les préjugés contre les musulmans en France font désormais partie de l’évolution politique.

Être citoyen de la République ne signifie pas bénéficier des mêmes droits que tout le monde. L’ethnicité et la religion entrent en ligne de compte. Et ce malgré le fait que les autorités sont sans cesse rappelées aux valeurs françaises d’antiracisme.

Des scandales ont de nouveau balayé le pays lorsqu’une véritable lutte pour le pouvoir s’est déroulée entre les candidats à la présidence.

Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour a déclaré à plusieurs reprises qu’il fallait arrêter l’afflux massif de migrants dans le pays.

Il y a deux ans, le tribunal l’a condamné à 3 000 euros d’amende pour incitation à la haine religieuse. En 2014, Eric Zemmour a affirmé à un journal italien : « Les musulmans ont leur propre code civil, qui est le Coran. Dans les banlieues, ils établissent leurs propres lois et, par conséquent, les Français de souche sont obligés de s’en aller ».

Eric Zemmour a vivement critiqué les déclarations d’Emmanuel Macron et des dirigeants algériens à l’occasion du 60e anniversaire de la signature des accords d’Evian, qui ont mis fin à la guerre d’Algérie.

Dans le journal Le Figaro, le candidat d’extrême droite à la présidentielle proposait de réviser l’accord migratoire signé en 1968. Puis il promettait qu’après avoir été élu président, il mettrait enfin fin aux « privilèges migratoires exorbitants » des Algériens.

Plus tôt, le 17 janvier, un tribunal français avait décidé d’infliger une amende à Eric Zemmour pour ses propos racistes. Il a été reconnu coupable de « discours de haine raciste » en raison de ses propos en 2020 selon lesquels « les enfants migrants sont des voleurs, des assassins et des violeurs ».

Il existe en France de nombreuses émissions télévisées, comme « Zone interdite » sur la chaîne M6, qui se concentrent sur le débat sur « l’islamisme radical », ou plutôt sur les musulmans comme problème de société.

Dans un article de la BBC de 2020 , il a été souligné que la France a la population musulmane la plus élevée de tous les pays européens, avec plus de 5,7 millions de musulmans, soit environ 8,8 % de la population du pays. Cependant, cela n’a jamais embarrassé une autre candidate à la présidentielle, la cheffe de file du parti d’extrême droite Rassemblement national, Marine Le Pen, connue pour ses opinions militantes islamophobes. En 2015, la ville française de Lyon a organisé un procès contre Marine Le Pen en lien avec son discours d’il y a cinq ans, dans lequel elle comparait le spectacle de musulmans priant dans la rue à l’occupation nazie de Paris. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision française LCI, Marine Le Pen a déclaré plus tard qu’elle avait osé dire ce que tous les Français pensent .

On se s’étonnera guère que Valérie Pécresse , présidente de la région Île-de-France Paris, ait choisi la « défense » de l’Arménie chrétienne comme cheval de bataille de sa campagne électorale. Madame Pecresse ne s’est pas limitée à une visite à Erevan, mais a décidé de poursuivre sa campagne électorale en se rendant illégalement dans la ville azerbaïdjanaise de Khankendi , où sont provisoirement déployés des casques bleus russes. Certes, les votes des Français d’origine arménienne ne l’ont pas aidée aux élections, mais la candidate « Les Républicains » a ainsi réussi à exprimer ses positions islamophobes, en les opposant aux « valeurs chrétiennes de l’Arménie ».

Le président Emmanuel Macron a adopté un certain nombre de lois sur la soi-disant « lutte contre le terrorisme », qui ont eu pour effet direct le harcèlement de la population musulmane du pays. Sous Macron, l’islam a commencé à être perçu par la plupart des citoyens français comme une menace existentielle pour la civilisation, ses traditions et ses valeurs. En octobre 2019, Christophe Castaner , alors ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Macron, affirmait, lors d’une audition en commission parlementaire ,que le port de la barbe et l’observance « délibérée » du ramadan étaient des signes de radicalisation.

Dans ce contexte, l’islamophobie peut être considérée comme l’une des principales raisons de l’attitude partiale du gouvernement français envers l’Azerbaïdjan. Depuis la seconde quinzaine d’octobre 2020, pendant la guerre de 44 jours, au cours de laquelle l’Azerbaïdjan libérait ses terres de l’occupation arménienne, les représentants de l’establishment français ont commencé à présenter la situation comme une confrontation interreligieuse mondiale entre l’islam et le christianisme.

Le 19 octobre, la sénatrice française « Les Républicains » Valérie Boyer écrivait sur son compte Twitter : « S’opposer à l’attaque de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh, c’est s’opposer à la propagation de l’islam turc en Europe. » L’inimitié personnelle de nombreux hommes politiques français envers la Turquie, considéré comme le principal rival de la France en Méditerranée, s’est souvent exprimée dans des déclarations pro-arméniennes. Le manque d’information sur l’Azerbaïdjan multiculturel et laïc dans la société française continue d’être le principal obstacle à au rejet de la fausse propagande. Les médias français refusent tout simplement de donner des informations qui mettent en cause la doxa officielle. L’influence de l’important grand lobby arménien dans le pays bloque toute information susceptible de décrédibiliser d’une manière ou d’une autre le mythe d’un pays musulman « agressif » dans le Caucase du Sud.

La politique raciste de la France a une longue histoire. En 1885, le ministre français des Affaires étrangères, Jules Ferry, déclarait aux députés : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » Guidés par de telles instructions, jusqu’au début des années 1960, les Français ont massacré la population musulmane du Maghreb. La mentalité génocidaire française s’est manifestée notamment en Algérie. Durant la domination française de 1830 à 1962, plusieurs millions d’Algériens musulmans ont été assassinés par les troupes françaises. Les peuples de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et d’Europe se souviennent de l’histoire de la politique coloniale de la France, qui a entraîné la famine, la destruction et la mort. Aujourd’hui, nombre de politiciens en France préfèrent garder le silence sur les péchés de leurs prédécesseurs, et des termes tels que « génocide », « occupation » et « terreur » sont depuis longtemps devenus des outils d’instrumentalisation politique.

La puissance du lobby arménien dans les médias français

La France est le deuxième pays après les États-Unis à posséder la diaspora arménienne la plus puissante et la plus influente. Le nombre d’Arméniens en France approche le million et cette diaspora s’efforce en permanence d’influencer la politique du pays. Certains hommes politiques en sont bien conscients et ne rechignent pas à solliciter leur soutien lors des élections, en échange de la promesse de défendre leurs intérêts auprès des plus hautes sphères du pouvoir en cas de victoire. Tous les efforts de la diaspora arménienne en France visent à inciter à la turquophobie et à l’islamophobie, qui servent de prétextes aux activistes arméniens de France pour justifier les actions des dirigeants militaro-politiques de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan. Des centaines d’organisations arméniennes et de médias pro-arméniens font ainsi pression contre les Turcs.

Il n’est pas surprenant que pendant la guerre de libération de 44 jours, il n’y ait eu pratiquement aucune information sur les chaînes de télévision françaises reflétant les réalités de ce qui se passait dans la région. Sous la pression de la diaspora arménienne, la chaîne de télévision TF1 a été contrainte de retirer des replays un reportage du front de la journaliste Liseron Boudoul , diffusé le 22 octobre. Le coprésident du Conseil des organisations arméniennes de France Frank Mourad Papazian a menacé ouvertement l’auteure du reportage sur son compte Twitter. Certains journalistes français avouent qu’ils ont été contraints d’ajouter de fausses informations sur la situation dans la région, comme la présence de mercenaires, à leurs reportages, faute de quoi ceux-ci n’auraient pas été publiés ou diffusés.

Dans la situation actuelle, le comportement du président de la France peut être expliqué précisément par la peur des médias contrôlés par des Arméniens influents. Lors des dernières élections, les Arméniens français ne se sont pas distingués par le nombre de voix en faveur du président réélu Emmanuel Macron, mais désormais, ils peuvent lui faire du mal. Si Macron s’aventurait à mener une politique contraire à leurs intérêts, alors les médias influents trouveraient rapidement un prétexte pour ternir la réputation du président.

En avril 2022, Macron a lui-même admis que pendant les années de sa présidence, il n’avait pas ignoré le problème de l’extrême droite, mais n’avait pas pu empêcher leur renforcement. Emmanuel Macron construit son discours politique en misant sur l’idéologie droite, puisqu’il considère que sans celle-ci, il ne pourra pas gouverner le pays. En conséquence, ses déclarations reflètent pleinement leurs intérêts, qui sont fondés sur la haine envers la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Dans le livre intitulé « Le Grand Manipulateur. Les réseaux secrets de Macron » , l’auteur, Marc Endeweld, parle des qualités personnelles du président Macron, qui vit selon le principe « séduire – utiliser – jeter » . L’auteur n’hésite pas à traiter Macron de populiste, et le voit très dépendant de l’opinion de la presse. Ainsi, la ligne éditoriale de la presse française, largement contrôlée par le lobby arménien, joue un rôle important dans le comportement du dirigeant du pays.

Désir d’exclure l’influence de la Russie dans la région

Défendant furieusement l’Arménie et justifiant tous les crimes des dirigeants militaro-politiques du pays, les politiciens français, en fait, se soucient peu de l’avenir du peuple arménien. Le facteur religieux est certes présent, mais les raisons profondes sont à chercher ailleurs. France considère en effet que soutenir l’Arménie est sa seule chance de conserver a minima une certaine influence dans le Caucase du Sud. Au fil des années de sa présidence du groupe de Minsk de l’OSCE, la France ne s’est pas imposée comme un coprésident objectif capable de contribuer à résoudre le conflit de longue date entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Au lendemain de la guerre de 44 jours en 2020, la France a décidé de tenter sa chance seule en s’offrant comme intermédiaire dans la gestion de l’après-guerre. Bien entendu, connaissant bien la position pro-arménienne affichée par la France, l’Azerbaïdjan a résolument rejeté cette proposition.

Ce n’est pas surprenant. Après tout, les responsables et parlementaires français n’ont en aucune façon réagi au bombardement de Ganja et de plus de 80 autres colonies d’Azerbaïdjan pendant la guerre patriotique de 44 jours. À la suite des attaques systématiques à la roquette et au mortier par les forces armées arméniennes, des dizaines de civils azerbaïdjanais ont été tués et blessés. Le Sénat français s’emploie régulièrement à évoquer la « préservation du patrimoine culturel et religieux arménien » sur le territoire de l’Azerbaïdjan, mais il n’a pas un mot sur les centaines de monuments religieux et culturels détruits dans les territoires azerbaïdjanais précédemment occupés. Le 25 novembre 2020, le Sénat français a adopté une résolution appelant le gouvernement à « exiger une enquête internationale sur les crimes de guerre commis au Haut-Karabakh » et à assurer « la sécurité de la population arménienne et le droit au retour des personnes déplacées, ainsi que la préservation du patrimoine culturel et religieux arménien. » Mais silence dans les rangs sur le million de réfugiés et de déplacés internes azerbaïdjanais jetés sur les routes par la politique d’occupation de l’Arménie et les attaques systématiques des groupes armés arméniens à la fin des années 80 début des années 90.

Les négociations sur la normalisation des relations entre Bakou et Erevan sont progressivement passées à un format bilatéral d’interaction directe. La médiation de la Russie et de l’Union européenne a été bien accueillie, mais une ingérence directe dans le processus de négociation entre les deux pays du Caucase du Sud n’a pas été autorisée. Des progrès ont été réalisés au cours des 2 dernières années. Dans le cadre de la dernière réunion tenue à Prague, avec la participation du président Macron et du président du Conseil européen Charles Michel, un accord a été trouvé pour commencer à travailler à l’élaboration d’un traité de paix.

Nourrissant la société arménienne de faux espoirs, la France tente par tous les moyens d’accélérer le détachement de l’Arménie de l’influence russe dans l’espoir d’en faire son propre satellite régional. Une preuve directe en est le récent discours de Macron sur la chaîne de télévision France 2, où il a déclaré que la Russie « essaie de semer le désordre dans le Caucase afin de nous affaiblir et de nous diviser tous ». Pour renforcer sa présence dans la région, la France a besoin de l’Arménie, et pour cela il faut déployer et soutenir une large campagne anti-azerbaïdjanaise.

Si un traité de paix est signé entre Bakou et Erevan, l’Arménie pourra rejoindre de nombreux projets économiques et de transport dans la région. En rétablissant les relations diplomatiques avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, les conditions d’une paix et d’une coopération à long terme seront créées dans la région. Dans ce contexte, il est logique de conclure que le lancement du corridor de Zangezour , qui reliera l’Azerbaïdjan à la République autonome du Nakhitchevan à travers le territoire de l’Arménie, et deviendra un élément important du projet global de corridor intermédiaire, ne correspond pas aux intérêts de Paris. Le rôle croissant de l’Azerbaïdjan et de la Turquie comme pays exportateurs et de transit, à l’échelle internationale, effraie la France. Cet alignement ne convient ni à l’importante diaspora arménienne qui y vit, ni aux dirigeants de ce pays. Les déclarations tonitruantes d’Emmanuel Macron, telles que : « Nous n’abandonnerons pas l’Arménie », s’appuient sur les propos des Arméniens revanchards dont la Russie et l’OTSC commencent à se désintéresser et qu’ils n’ont pas soutenus lors de la dernière provocation militaire, qui a conduit à un affrontement avec l’Arménie à la frontière azerbaïdjanaise les 12 et 13 septembre. Le président Macron a décidé d’aller à l’encontre de ce qui a toujours été la ligne politique officielle de la France, qui repose sur la reconnaissance de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Le 30 novembre 2022, une autre résolution anti-Azerbaïdjanaise mensongère et calomnieuse intitulée « Protection du peuple arménien et des communautés chrétiennes d’Europe et d’Orient » a été adoptée à l’Assemblée Nationale.

La France s’est posée comme garde du corps de l’Arménie, mais aussi de la Grèce, promettant une assistance militaire si le conflit militaire turco-grec reprenait. Ici, Emmanuel Macron fait référence au soutien de la souveraineté nationale de la Grèce chrétienne, mais Paris ne se soucie clairement pas de la souveraineté de l’Azerbaïdjan musulman et de la Turquie. Forte de sa solide expérience coloniale, la France a peut-être décidé d’elle-même de coloniser secrètement l’Arménie, faisant d’elle un ennemi de la Russie, et le principal déstabilisateur du processus de paix dans le Caucase du Sud.

Le président Macron s’est lancé dans un jeu dangereux qui pourrait se transformer en cauchemar pour la France. Compte tenu du nombre incroyablement élevé de Français d’origine arménienne, il est possible que demain ils commencent à revendiquer plus de droits pour eux-mêmes, au mépris des fondements de la société française. Une diaspora arménienne forte et influente oblige la classe politique française à agir dans un sens qui lui est favorable, ce qui suscite parfois un certain étonnement au sein de l’ opinion publique française. Ayant compris leur pouvoir, les Arméniens de France peuvent être tentés d’aller encore plus loin, en exigeant des privilèges particuliers pour eux-mêmes et en encourageant le conflit inter-religieux dans la société.

Avant qu’il ne soit trop tard, Emmanuel Macron devrait réfléchir à ces conséquences.

Anastasia Lavrina
Analyste politique, journaliste de télévision


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