Lobbying arménien & turcophobie
Les groupes de pression arméniens défaits aux États-Unis

Candidat indépendant situé à l’extrême droite — même selon les critères étasuniens —, David Krikorian s’était opposé à la députée sortante Jean Schmidt, coprésidente du groupe d’amitié américano-turc à la Chambre des représentants, lors des élections législatives de 2008. M. Krikorian a choisi de centrer sa campagne sur la diffamation de Mme Schmidt. Avec l’aide de son avocat et du Turkish American Legal Defense Fund (TALDF), Mme Schmidt a déposé cinq plaintes devant la commission électorale de l’Ohio. Elle a obtenu satisfaction pour trois d’entre elles, comme l’annonce un communiqué du TALDF, dont voici une traduction en français :
« Le Turkish American Legal Defense Fund enregistre une victoire significative devant la commission électorale de l’Ohio
Washington (district fédéral), 2 octobre 2009
Remportant une victoire historique, le Turkish American Legal Defense Fund (TALDF) s’est imposé face à l’avocat de célébrités Mark Gregaros, Arméno-Américain, et son client candidat, le candidat aux élections législatives David Krikorian ; le TALDF défend ainsi la réputation et l’intégrité de la députée Jean Schmidt (républicaine, deuxième circonscription de l’Ohio).
Les avocats du TALDF, Bruce Fein et David Saltzman, ainsi que leur confrère local Donald Brey [avocat personnel de Mme Schmidt], ont démontré à la commission électorale de l’Ohio, par des preuves claires et convaincantes, que David Krikorian a porté contre la députée Schmidt trois accusations mensongères d’infractions pénales, avec « une intention malveillante manifeste ».
Le premier mensonge est que Jean Schmidt aurait reçu de l’argent du gouvernement turc, lequel, selon les déclarations absurdes de David Krikorian, tue des soldats américains. Les preuves apportées ont complètement réfuté cette accusation. Chacun des cinq membres de la commission a conclu que Krikorian avait menti.
Le second mensonge à but malveillant est que Jean Schmidt aurait reçu, pour ses campagnes, le soutien financier des comités d’action politiques turco-américains [1], prétendument financés par le gouvernement turc, en échange de sa position [hostile] sur le projet de résolution, déposé au Congrès, sur les accusations arméniennes de génocide. Les preuves ont également démenti ce mensonge. Il a été établi que la députée Schmidt n’a jamais accepté une aide financière pour ses campagnes en échange d’une action ou d’une absence d’action au Congrès ; et que le gouvernement turc ne participe pas à la dotation des PAC turco-américains, ni officiellement ni officieusement.
Le troisième mensonge à but malveillant, c’est que les allégations diffamatoires de Krikorian pourraient être vérifiées en consultant le site de la Commission électorale fédérale.
La décision prise par la commission électorale de l’Ohio établit que les parlementaires peuvent remettre en cause la thèse arménienne d’un génocide commis pendant la Première Guerre mondiale, en s’appuyant sur des preuves historiques — et que certains le font en effet. En fait, la majorité du Congrès a adopté une position semblable, en ne soutenant pas la résolution proarménienne. L’argument arménien selon lequel seuls des gens à la solde du gouvernement turc s’opposent à leur vision de l’histoire se trouve ainsi démoli.
L’arrêt confirme l’importance de la décence et de la transparence dans la vie politique américaine, et porte un coup d’arrêt ô combien nécessaire aux tactiques d’intimidation couramment pratiquées par les groupes de pression arménien.
Cherchant à imposer leur vision partisane de l’histoire comme la seule possible, contre toutes les autres, ces militants ont longtemps cherché à manipuler la politique américaine, au détriment des intérêts de la nation et son peuple. »
La commission électorale a prononcé un blâme public contre M. Krikorian ; elle a par contre refusé de transmettre le dossier à la justice pénale, ce qui rend une telle procédure assez difficile ; par contre, une procédure au civil, pour demander des dommages des intérêts, demeure tout à fait possible, et même grandement facilitée par la décision de la commission électorale de l’Ohio.
Cette décision incite également à l’optimisme quant à la procédure engagée par Guenter Lewy et le TALDF, directement au pénal, pour diffamation.
Mais ces méthodes ne sont pas circonscrites aux États-Unis, comme en témoignent, en France, les affaires Lewis, Veinstein et Lang.
Un procès en France contre l’un ou l’autre de ces nationalistes arméniens qui se croient tout permis ne serait-il pas une bonne nouvelle ?
[1] Aux États-Unis, les comités d’action politique (PAC) sont des associations spécialisées dans l’aide au financement de campagnes électorales. Divers groupes ethniques — notamment les Arméno-Américains, puis, à leur suite, les Turco-Américains — et les principaux groupes d’intérêts ont créé des PAC.