PARIS — Le gouvernement ne soutiendra pas la proposition de loi liberticide visant à réprimer pénalement la contestation de la thèse de génocide soutenue par les nationalistes arméniens. Le Sénat doit examiner la proposition aujourd’hui. Par la voix de son porte-parole François Baroin, le gouvernement a estimé que l’arsenal juridique actuel suffisant.

Sous la pression des groupes nationalistes arméniens, les députés français avaient voté en 2001 une loi déclarative reconnaissant un "génocide arménien", instaurant ainsi la version officielle de l’Histoire.
La proposition de loi qui sera discutée aujourd’hui, pourtant aussi anti-constitutionnelle soit-elle, permettrait de poursuivre devant les tribunaux tout individu remettant en cause cette Histoire officielle votée en 2001. Les nationalistes arméniens ne s’en sont pas cachés, les principales cibles de cette loi sont les historiens français, spécialistes de l’Empire ottoman et qui s’opposent pour une écrasante majorité d’entre eux, à la notion de "génocide" pour qualifier les évènements de 1915.

"Je crois savoir et je crois comprendre que la commission des lois s’est exprimée unanimement dans un sens négatif au cours des derniers jours (...) je crois qu’il appartient à ce stade au Sénat d’avoir un débat de qualité et en respectant l’esprit et la pensée" de la loi de 2001, a déclaré le ministre du Budget.

La proposition de loi que le Sénat doit examiner mercredi a déjà été votée en 2006 par l’Assemblée nationale grace à la mobilisation massive des groupes de lobbying arménien et aux pressions exercées sur les Députés.