100e anniverssaire de la république de Turquie

Turcophobie & Lobbying arménien


France

La communauté turque de France écrit à ses sénateurs

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 1106

Nous vous proposons de découvrir la lettre envoyée par la communauté turque de France aux Sénateurs. Profitant de l’atmosphère de campagne électorale en prévision de 2012, les organisations de lobbying arméniennes ont lancé de vastes campagnes de pression visant les élus de la République. Cette campagne de séduction s’accompagne de messages virulents, violents et ouvertement turcophobes. En réponse aux dérives racistes des officines arméniennes, les Français d’origine turque interpellent leurs Sénateurs.


Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,

Les organisations et associations civiles et religieuses que nous représentons, dans la diversité de leurs activités et de leurs buts statutaires, vous demandent de considérer avec attention et gravité les conséquences du débat qui serait prévu le 4 mai 2011 par le groupe socialiste du Sénat. Car, bien au-delà de son intitulé officiel, le débat aura des conséquences dommageables dans le domaine des Affaires étrangères tant pour la France que pour l’Arménie et pour la Turquie.

Il faut savoir en effet que l’Arménie et la Turquie, sous l’œil attentif et bienveillant de la France, sont engagées dans un processus long et lent de reconstruction de la confiance mutuelle. Il s’agit là d’un progrès majeur des Relations Internationales, dans une région du monde qui a connu et connaît encore des souffrances et des tensions. C’est cet effort difficile et courageux que certains Arméniens de la diaspora en France tentent de torpiller en se servant du Parti Socialiste, à l’occasion du débat prévu le 4 mai prochain.

Il faut savoir que la « Fédération Révolutionnaire Arménienne Dachnaktsoutioun » qui fait pression sur les élus socialistes français est un des groupements les plus extrémistes de la communauté arménienne de France. Aujourd’hui encore, sur son site Internet, ce groupe d’activistes rend hommage aux auteurs d’actes terroristes meurtriers commis par des Arméniens au Portugal, au Canada et aux États-Unis.

Il faut savoir que la « Fédération Révolutionnaire Arménienne Dachnaktsoutioun » tient un discours ouvertement raciste [1]. Cette apologie du terrorisme et ces propos racistes préparent les esprits et tente de justifier par avance des affrontements entre communautés en France. Nous condamnons et refusons fermement ces provocations. Nous appelons publiquement nos membres à les condamner et à les refuser. Nous vous prions instamment de refuser, vous aussi et sans ambiguïté, l’engrenage dans lequel certains veulent pousser les Arméniens et les Turcs de France.

Il faut savoir que la FRA Dachnaktsoutioun, en France comme en Arménie, garde vivace le projet de se battre les armes à la main contre les Turcs et la Turquie. Il s’agit tout bonnement de se mobiliser « pour que tous ensemble, nous puissions reprendre possession de Van, Mouch, Kars, Sassoun, Bitlis et Erzéroum » [2]. En clair : préparer une nouvelle guerre, semblable à la guerre du Haut-Karabagh, et cette fois contre la Turquie. Et ce discours a été prononcé en France même !

Le débat que veut la FRA Dachnaktsoutioun le 4 mai 2011, a en fait pour objectif de prolonger indéfiniment un antagonisme vigilant, d’isoler la Turquie et de maintenir jusque dans le Caucase une virulence belliqueuse.

Il faut savoir enfin que, non sans courage, les gouvernements arménien et turc ont engagé, depuis quelques années, des rencontres dans un esprit constructif qui veut regarder en face les événements du passé aussi bien que les défis du présent et d’un avenir apaisé.

Nous, Turcs et Français d’origine turque, avons entrepris de longue date une critique sévère et de plus en plus fouillée du passé ottoman. En poursuivant cette analyse et cette recherche des faits, nous tirons chaque jour des travaux des historiens du monde entier des enseignements précieux pour construire notre avenir. Cette recherche ininterrompue doit être menée avec rigueur et sans entrave, aussi bien en France qu’en Turquie et en Arménie. La liberté des historiens est le gage et la condition de notre liberté de penser et d’agir sans préjugés dans le respect de la démocratie.

C’est pourquoi nous soutenons l’Appel de Blois des historiens ainsi que les principes du mouvement « Liberté pour l’histoire » et nous vous demandons de nous soutenir dans ce combat pour la liberté du savoir dans nos pays.

Vous mesurez très certainement que votre grave responsabilité va bien au-delà d’une loi de plus ou de moins dans la législation française. Les conséquences prévisibles du débat du 4 mai s’étendent jusqu’à la paix ou les conflits dans un Caucase aux portes mêmes de l’Union européenne. Il fallait vous en avertir car notre avenir aussi bien que le vôtre court des risques graves.

Veuillez agréer, avec l’assurance de notre respect, l’expression de notre confiance dans votre discernement et votre clairvoyance.

Signataires

 Comité de coordination des associations franco-turque
 Conseil Régional du Culte Musulman Auvergne
 Centre Culturel Turc de Lyon


[1« Alors oui, les « maudits Turcs » restent coupables ; ils restent tous coupables quelle que soient leur bonne volonté, leurs intentions ou leurs actions. Tous, de l’enfant qui vient de naître au vieillard qui va mourir, l’islamiste comme le kémaliste, celui de Sivas comme celui de Konya, le croyant comme l’athée, le membre d’Ergenekon comme Orhan Kemal Cengiz qui est « défenseur des droits de l’homme, avocat et écrivain » et qui travaille pour « le Projet kurde des droits de l’homme ». Aussi irrémédiablement coupables que Caïn, coupables devant les Arméniens, devant eux-mêmes, devant le tribunal de l’Histoire et devant toute l’Humanité. » (Laurent Leylekian , 21 octobre 2009)

[2« Chers compatriotes, contre la Turquie, nous allons continuer à nous organiser. Nous organiser pour mieux nous mobiliser. Nous mobiliser pour mieux atteindre nos objectifs. Mieux atteindre nos objectifs pour gagner. Non seulement pour la reconnaissance du génocide mais aussi pour l’édification d’une Arménie libre, indépendante et réunifiée pour que tous ensemble, nous puissions reprendre possession de Van, Mouch, Kars, Sassoun, Bitlis et Erzéroum.  » (Mourad Papazian, Marseille, 24 avril 2006)

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