(crédit photo : Nazik Armenakyan / ArmeniaNow)
La Fédération Révolutionnaire Arménienne FRA-Dashnaktsutyun (parti social-nationaliste arménien) n’a pu rassembler lundi que quelque mille partisans à Erevan, capitale de l’Arménie, pour exiger que la Cour Constitutionnelle d’Arménie annule les accords avec la Turquie.
Les chefs du parti extrémiste ont réitéré leur hostilité à la réconciliation turco-arménienne et ont de nouveau exprimé leur farouche opposition aux deux protocoles turco-arméniens avant les manifestants. Une pétition de neuf pages remise par eux à la cour exigeait que les protocoles soient déclarés au moins « en partie inconstitutionnels ».
Armen Rustamian, un leader de la FRA Dashnaktoutioun, a déclaré que "ce serait une solution sauvant la face du gouvernement qui fait face à une forte critique à la fois en interne et dans la Diaspora face à sa politique de rapprochement avec l’ennemi historique de l’Arménie".
Reprenant l’habituelle réthorique paranoïaque il a continué en ces termes : « S’ils n’optent pas pour cette solution, cela signifiera qu’une conspiration est en cours derrière le dos du peuple arménien ».
Que ce soit en Arménie ou dans les pays Occidentaux où il dispose de bureaux, le parti FRA Dahnsktsoutioun tente de mobiliser ses troupes depuis la signature des protocoles par la Turquie et l’Arménie au mois d’octobre dernier.
La FRA Dashnaktsoutioun s’oppose aux protocoles car elles ouvrent la voie à la création d’une commission mixte d’historiens afin de discuter des événements survenus entre Turcs et Arménie en Anatolie entre 1914 et 1922. Le parti nationaliste arménien y est également hostile car les protocoles ouvrent des discussion sur le statut du Haut-Karabagh, territoire de l’Azerbaïdjan (pays voisin de l’Arménie et de la Turquie) dont environ 25% du territoire sont sous occupation militaire arménienne. L’Arménie devrait notamment répondre de la politique de purification ethnique qu’elle a appliqué dans les territoires occupés. Faits pourtant reconnus et avérés mais dont aucune instance internationale ne se préoccupe réellement.
« Nous devons aider les autorités » a dit une femme à RFE/RL. « Si les gens démontrent leur opposition [aux accords] ils aideront les autorités à affronter la pression externe ».
« Nous voulons exprimer notre opposition à notre gouvernement contre cette atmosphère, cette fracture nationale et faire entendre notre message » a dit un autre protestataire.
Armen Rustamian a de nouveau averti que la FFRA Dashnaktsoutioun considérera « le changement de régime » comme un objectif clef si le Président Serge Sarkissian réussit à faire valider les accords dans la pratique.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.
Haut-Karabagh
Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan envahie par l’armée arménienne au début des années 1990. L’agression arménienne s’est soldée par le massacre et la déportation de la totalité de la population azérie de la région et dans le cadre de la politique de purification éthnique planifiée et mise en oeuvre par l’Etat arménien.
Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azérbaïdjanais vivent dans des conditions déplorables en attendant de pouvoir éventuellement récuperer leur biens spoliés par l’Etat arménien.
Les terres et maison laissées à l’abandon (quand elles n’ont pas été détruites par les pillonages des troupes arméniennes soutenues par des militaires russes) ont été "offertes" par l’Etat arménien aux colons installés pour "repeupler les territoires liberés"(sic) [1]
A plusieurs reprise, les instances internationales ont condamné ce véritable génocide du peuple azéri et enjoit l’Arménie de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement. Le statut-quo étant à son avantage, l’Arménie ne montre aucune preuve de bonne volonté quant au sort du million de réfugiés azéris chassés de leurs terres et nie le Génocide Azéri.
Massacres des Azéris par l’armée arménienne
L’Arménie nie la mise à mort systématique de plusieurs dizaines de milliers et la déportation d’environ un million d’Azéris et profite de la présence de ses nombreuses officines implantées dans les pays d’Europe ou d’Amérique pour propager sa position négationniste concernant le Génocide Azéri.
Voir également :
Imprescriptible, base documentaire sur le massacres du peuple azéri au Haut-Karabagh
Génocide Azéri