Deux attaques à la bombe ont visé simultanément mardi soir à Ankara un bâtiment du ministère de la Justice et le siège de l’AKP, faisant un blessé léger, a annoncé le ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin.

Deux grenades offensives ont explosé un peu avant 21Hdevant l’entrée d’un bâtiment annexe du ministère de la Justice, a affirmé M. Ergin à la presse. "L’épouse d’un membre du personnel a été légèrement blessée, mais tout va bien, elle est sortie de l’hôpital", a indiqué le ministre.

La seconde attaque a pris pour cible avec un lance-roquette le siège du Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a-t-il ajouté. Le ministre n’a pas fait état de pistes mais a souligné que la Turquie vivait "des moments importants" et que ces moments étaient propices aux tentatives de "sabotages".

Le double attentat survient alors que le chef emprisonné des terroristes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, doit annoncer jeudi un cessez-le-feu unilatéral, perçu comme un pas important dans des discussions de paix en cours depuis décembre avec Ankara.

Ces explosions interviennent également au lendemain de réquisitions sévères ordonnées par un procureur d’Istanbul contre les membres supposés d’un réseau accusé d’avoir voulu renverser le gouvernement.

L’attentat a été revendiqué

Une organisation armée d’extrême gauche turque a revendiqué l’attentat.

"Nos guerriers ont frappé le 19 mars 2013 le symbole de l’injustice, le ministère de la Justice, et le siège de l’AKP où des ennemis du peuple prennent des décisions", a souligné le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) dans un communiqué publié sur son site internet.

Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç avait auparavant désigné ce groupe marxiste comme l’auteur des deux attaques. "Ils ont pu vouloir lancer le message : nous sommes toujours debout", a-t-il estimé en rappelant les nombreuses arrestations menées récemment par la police dans l’entourage de ce mouvement.

Le DHKP-C a revendiqué une attaque suicide à la bombe contre l’ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui a tué un agent de sécurité turc le 1er février. l’organisation est classé parmi les organisations terroristes par la Turquie et bon nombre d’autres pays, est à l’origine de nombreuses actions violentes, dont le meurtre d’un ministre, sur le territoire turc depuis la fin des années 1970.

avec Belga