Ambassade de la République de Turquie à Paris
La Turquie vient de lancer le 9 octobre 2019 une opération militaire antiterroriste dans le nord de la Syrie. Pour mieux comprendre l’objectif, le contexte et la portée de l’opération « Source-de-paix », certains points de base doivent être soulignés.
Il ne s’agit nullement d’une invasion.
L’opération Source-de-paix est une intervention militaire transfrontalière afin de venir à bout du corridor terroriste créé aux frontières sud de la Turquie avec la Syrie. Cette opération antiterroriste découle simplement des impératifs de sécurité de la Turquie, membre de l’OTAN, membre fondateur du Conseil de l’Europe, candidat à l’adhésion pleine et entière à l’Union européenne.
La Turquie ne combat pas les Kurdes.
L’opération Source-de-paix prend pour cible une organisation terroriste spécifique à savoir le PKK et sa succursale nord-syrienne le YPG. Son but est de stabiliser les frontières sud de la Turquie où l’organisation terroriste PKK/YPG opère dans le vacuum résultant de la guerre civile. A moyen terme, le retour des réfugiés syriens constitue également l’un des objectifs de l’opération. Le PKK/YPG est une organisation terroriste considérée comme telle par l’UE, la France et les Etats-Unis. En Turquie, nos citoyens d’origine kurde jouissent, depuis la fondation de la République, des mêmes droits et libertés fondamentales. Ils ont toujours été représentés dans la vie politique tant au niveau national que local. A l’instar de la France, la République de Turquie est fondée sur la notion de citoyenneté, sans aucune distinction ethnique ou confessionnelle. Par ailleurs, dans le cadre de nombreuses réformes mises en œuvre depuis 2002, le respect des particularismes identitaires a été renforcé, notamment en matière de l’enseignement de la langue maternelle ou de la diffusion audio-visuelle.
L’opération garantira l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Depuis le début de la guerre civile, des organisation terroristes telles que le Daech ou bien le PKK/YPG ont abusé du vide du pouvoir engendré par la faillite des institutions syriennes afin de former des « entités » auto-proclamées sans fondement juridique. Cette situation viole le droit international, déstabilise la région entière et menace l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie.
L’opération Source-de-paix respecte pleinement le droit international.
Elle est conduite dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui régit le droit naturel de légitime défense. L’opération est également en conformité avec les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies, notamment les résolutions 1373 (2001), 1624 (2005), 2170 (2014) et 2178 (2014), 2249 (2015) et 2254 (2015).
L’opération Source-de-paix ne vise que des cibles terroristes.
La Turquie a mené deux opérations transfrontalières en Syrie, Bouclier de l’Euphrate en 2017 et Rameau d’olivier en 2018. Ces opérations ont pris pour cibles uniquement des éléments terroristes. Chaque fois de très nombreuses fausses informations contre ces interventions ont massivement circulé sur les réseaux sociaux : Manipulation des faits, création de « fake news » de toute pièce, détournement de vielles images, etc. L’objectif de l’opération Source-de-paix est de protéger les frontières nationales de Turquie, de garantir la stabilité régionale et d’éliminer les éléments terroristes appartenant à PKK/YPG et Daech.
Le PKK/YPG est une organisation terroriste.
La diplomatie turque a toujours privilégié la paix et le dialogue. Elle a scrupuleusement respecté cette ligne dans une région compliquée, complexe et conflictuelle. Par contre, la Turquie a l’obligation d’assurer la sécurité et la sérénité de l’ensemble de ses citoyens. Elle ne reculera pas devant les organisations terroristes et ne cédera point aux chantages. Force est de constater que l’organisation terroriste PKK/YPG ne représente pas et n’a jamais représenté les populations kurdes.
Ceux qui ont coopéré avec le PKK/YPG l’ont fait en connaissance de cause.
Nos alliés qui ont coopéré avec les militants du PKK/YPG savaient qu’il s’agissait de la même organisation terroriste que la Turquie combat depuis des décennies et qui a causé la mort de plus de 40 mille personnes. Cette coopération a été mise en place pour des raisons purement opportunistes. Les armes fournies à l’organisation terroristes PKK/YPG dans la lutte supposée contre le Daech ont été dirigées vers la Turquie. Cette situation condamnable du point de vue du droit international et moralement inacceptable n’aurait pas pu perdurer. La Turquie a décidé d’y mettre fin.
La Turquie accueille plus de 3,5 millions de réfugiés syriens, des centaines de milliers d’enfants syriens sont scolarisés en Turquie et nous sommes le seul pays qui a mené un véritable combat corps-à-corps contre le Daech.
La Turquie est le dernier rempart dans la région contre le terrorisme et l’extrémisme. Elle a accueilli des réfugiés syriens sans aucune distinction ethnique ou confessionnelle depuis le début du conflit. Dans la lutte contre le terrorisme et notamment le Daech, nous avons toujours joué un rôle déterminant et exemplaire. La Turquie et l’UE, y compris nos amis et alliés français, ont un dialogue institutionnel régulier afin d’assurer une coordination au plus haut niveau dans ce combat prioritaire.