Turcophobie & Lobbying arménien
USA : Panique des ultra-nationalistes arméniens
Publié le | par | Nombre de visite 702(photo : activistes arméniens brûlant un drapeau turc au rassemblement nationaliste du 24 avril)
Les Turcs vont-ils obtenir gain de cause aux Etats-Unis, la question inquète les ultra-nationalistes arméniens depuis le changement de position de certains élus démocrates envers la résolution pro-arménienne de "génocide". Les spécialistes commencent même à émettre des doutes quant au passage du texte en séance pléinière de la chambre des représentants malgré les promesses répétées de sa présidente et principale sponsor des nationalistes arméniens, Nancy Pelosi, qui après avoir réitéré son "engagement" dimanche soir à la télévision américaine, a eu une conversation téléphonique avec Georges Bush avant-hier, ce dernier lui demandant de s’opposer au vote de la résolution 106 qui ridiculiserait les Etats-Unis aux yeux du monde comme l’a été la France en votant une loi similaire.
Et en 48 heures, une douzaine de députés ont annoncé qu’ils retiraient leur soutien à ce texte, ce qui inverse donc le "rapport de force", pour reprendre les termes des ultra-nationalistes arméniens qui ne se voient avec les Turcs qu’à travers un rapport de force. Au final, les élus favorables à la résolution anti-turque qui étaient 225 et majoritaires en début de semaine, sont désormais minoritaires.
Il semble donc que la raison l’emporte aux USA face aux chantages des officines arméniennes.
Les élus démocrates à la commission des Affaires étrangères à l’initiative de la résolution sur la reconnaissance politique d’un "génocide arménien" ne veulent toutefois pas se laisser abattre et reprennt courage grace aux pressions pilotées d’Erevan et exercées sur le sol américain par le lobby pro-arménien.
Adam Schiff, l’un des co auteurs du texte et fervent partisan des nationalistes arméniens avec lesquels il partage une turcophobie sans faille, s’est dit pourtant inquet.
Le Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA, officine de lobbying ultra-nationaliste pilotée par la FRA-Dashnaksoutioun, parti nationale-socialiste arménien, extremiste) a lancé en début de semaine une vaste offensive de lobbying auprès de ceux qui soutiennent la résolution pour qu’ils interpellent leurs représentants avant la fin de la session parlementaire à la mi novembre pour que le texte soit mis au vote.
Pour faire pencher la balance en défaveur des Turcs, l’argument choc pour faire pencher l’opinion publique américaine en défaveur des Turcs étant qu’au début de la guerre d’Irak, la Turquie avait refusé aux Etats-Unis l’utilisation de ses bases militaires pour faire décoller ses avions pour "libérer l’Irak"...
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.