[Reuters] - Des affrontements ont opposé samedi des policiers anti-émeutes et des manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, tandis que d’autres activistes blessaient douze policiers turcs dans un attentat à la bombe dans la même région.

Des membres kurdes du Parlement se sont retrouvés pris dans les émeutes alors que la police et les manifestants s’affrontaient dans les rues de la principale ville du sud-est turc, Diyarbakir, où le Parti pro-kurde pour la paix et la démocratie (BDP [1]) cherchait à organiser un rassemblement interdit par les autorités.

Des policiers, des manifestants et au moins un député du BDP ont été blessés dans les affrontements, selon un témoin.

Le gouverneur local avait refusé au BDP la permission d’organiser un rassemblement, destiné notamment à demander la remise en liberté du chef de file du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, condamné en 1999 à la réclusion criminelle à perpétuité.

La date du rassemblement coïncidait avec le premier anniversaire de la déclaration d’"autonomie démocratique" par des hommes politiques kurdes. Cela faisait également un an exactement que les terroristes du PKK avaient tué 13 soldats lors d’une attaque à Diyarbakir.

Des militants du PKK ont par ailleurs blessé 12 policiers, lors d’une attaque à la bombe en bordure de route qui a eu lieu dans la ville d’Edremit, située dans la province de Van, à la frontière avec l’Iran.

Seyhmus Cakan, Juliette Rabat pour le service français

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.