« La cécité passagère » due à la « bombe fumigène » jetée sur nos HORIZONS se dissipe petit à petit…
Nous savons aujourd’hui que n’aurons pas à faire à une « opération transfrontalière » [1] mais à des « scénarios transfrontaliers ».
C’est-à-dire des scénarios et des plans s’appliquant en dehors de nos frontières…
Du sud-est de la Turquie à la géographie sauvage du nord irakien, l’hiver rigoureux commence à imposer ses lois.
Ainsi, déjà incertaine, une opération terrestre d’envergure se retrouve pour longtemps ajournée…
Le terrorisme entre en hibernation.
C’est à partir de ce point que le « plan transfrontalier » s’applique.
A savoir en résumé :
Soutenir l’essor d’un processus politique en dehors du contrôle du chef terroriste Abdullah Öcalan. Inciter le PKK à descendre de ses camps et l’isoler. Ramener le parti politique DTP [2] dans le giron de la République turque.
Désolidariser Massoud Barzani [3], du PKK. Intégrer les indépendantistes kurdes dans la sphère politique en Turquie.
Faire renoncer à l’idée utopique d’un Kurdistan qui s’étendrait de l’Est de la Turquie au Nord de l’Irak. Parallèlement établir des relations avec le gouvernement autonome du Kurdistan en Irak. Accepter Barzani comme interlocuteur.
Garantir des ouvertures politiques en Turquie.
A moyen terme faire descendre le PKK des montagnes et exiler ses cadres dans des pays tiers.
Dans ce cadre la Turquie donnerait son adhésion formelle à la création d’un Etat Kurde autonome en Irak…
Bien entendu ce programme n’est pas exhaustif. Néanmoins les soudains changements au sein du parti DTP montrent qu’Öcalan se méfie. Ainsi les dernières déclarations du nouveau Président du DTP, qualifiant le chef terroriste de « guide du peuple kurde », visent à concentrer et recentrer le pouvoir sur Öcalan.
Les extrémistes du DTP se placent sur le devant de la scène, et constituent ainsi une résistance face à l’isolation du PKK [4].
Que va-t-il se passer maintenant ?
Le Gouvernement éprouve des difficultés à suivre la trajectoire d’un programme qui est coincé entre les radicaux du DTP et les pressions fortes de l’opposition.
Il affirme qu’il ne faut pas se cantonner à l’option militaire, mais se retrouve bloqué quant aux politiques alternatives.
Il est clair qu’encore une fois la situation entre en hibernation.