Turcs et Arméniens : entre excuses et déchirements

Source : turquie européenne
Remous dans la diaspora arménienne [Note TN : Plus précisément les organisations ultra-nationalistes qui s’activent au sein de la diaspora arménienne]. La campagne d’excuses au peuple arménien lancé par des intellectuels turcs en décembre dernier n’en finit plus de faire bouger toutes les lignes. Après le débat survenu en Turquie à cette occasion, c’est au tour des Arméniens de « discuter ». Le miroir est sans tain.
On apprenait hier dans le quotidien Radikal que l’organisation terroriste arménienne ASALA avait menacé de mort le professeur Armen Gakavian résidant en Australie et coprésident du Groupe de Dialogue turco-arménien alors qu’il se prépare à publier une "campagne d’excuses » au peuple turc.
Selon le journal arménien « Azg » cité par Radikal, un groupe nommé « Le Serment d’Ararat » et affilié à l’ASALA a fait savoir au professeur Gakavian, initiateur d’une campagne de demande d’excuses au peuple turc pour les actes terroristes de l’ASALA que sa vie serait préservée s’il renonçait à ce projet, s’il s’excusait auprès des victimes de 1915 et s’il révélait l’identité des personnes qui l’ont orienté vers une telle action.
Il a en outre été précisé que M. Gakavian avait les jours derniers envoyé aux organes de presse arméniens une déclaration dans laquelle il indiquait que ses propos avaient été déformés et qu’il n’avait l’intention de s’excuser ni au nom du peuple arménien ni au nom de ses amis.
On apprenait en effet récemment, sous la plume notamment de Baskin Oran que le professeur Gakavian envisageait une campagne « d’excuses au peuple turc pour le terrorisme de l’ASALA et les crimes commis au début du 20ème siècle par les groupes nationalistes arméniens. »
Le professeur Gakavian ainsi que quelques autres intellectuels arméniens pensaient ainsi répondre à la campagne « d’excuses aux Arméniens » lancée par quatre intellectuels turcs en décembre dernier et ayant à ce jour recueilli 30 000 signatures après avoir suscité un immense et vif débat en Turquie.
source : turquieeuropéenne
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.
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