En France. Nicolas Sarkozy a condamné « l’usage disproportionné de la force », et a exigé que « toute la lumière sur cette tragédie soit faite ». Le chef de l’Etat a également souligné l’urgence d’une relance du processus de paix entre Israël et la Palestine. Même écho au quai d’Orsay. Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner s’est dit « profondément choqué par les conséquences tragiques de l’opération militaire israélienne contre « La Flottille de la Paix à destination de Gaza ».Le fondateur de Médecins sans frontières a ajouté qu’il ne comprennait pas le bilan humain d’une telle opération « contre une initiative humanitaire connue depuis plusieurs jours » et qu’il convoquait dans la journée l’ambassadeur d’Israël pour plus d’explications.
« Rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence que nous condamnons », a-t-il exprimé via un communiqué.
Plus tôt dans la matinée, le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, lui, s’était pourtant montré beaucoup plus nuancé. Sur LCI, il a « regretté » la mort de militants pro-Palestiniens tout en évoquant des « provocations » de la part de « ceux qui se disent les amis des Palestiniens ». « A partir du moment où il y a des morts, on ne peut que le regretter, et puis il y a peut-être une surréaction d’Israël », a-t-il ajouté.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a qualifié de « massacre » l’opération militaire menée par Israël, et a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. « Nous prendrons des décisions difficiles ce soir », a-t-il affirmé. Une réunion de la direction palestinienne sur cette question est attendue dans la soirée.
« Nous appelons tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes dans le monde entier », a déclaré de son côté un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.
La Turquie, d’où provenait certains bateaux, a convoqué l’ambassadeur israélien à Ankara. « Nous condamnons fortement ces pratiques inhumaines d’Israël », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Cet incident déplorable, qui a eu lieu en pleine mer et constitue une violation claire de la loi internationale, peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales », ajoute le communiqué. A Istanbul, environ 400 manifestants scandaient des slogans hostiles à Israël devant le consulat israélien. A Ankara, un peu moins de 200 personnes étaient venues manifester devant la résidence de l’ambassadeur d’Israël.
La Grèce a convoqué aussi l’ambassadeur israélien à Athènes pour obtenir des explications et a suspendu des manoeuvres aériennes avec Israël.
En Israël, où le niveau d’alerte a été élevé « pour faire face à d’éventuels désordres » parmi les Arabes israéliens, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Binyamin Ben Eliezer, a exprimé à la radio militaire ses « regrets pour tous les morts » après l’abordage. « Les images ne sont pas sympathiques, je ne peux qu’exprimer mon regret pour tous les morts », a-t-il confié depuis une réunion du Forum Economique Mondial au Qatar. « On attendait nos soldats avec des haches et des couteaux et quand en plus quelqu’un tente de vous prendre votre arme, dans ces cas-là on commence à perdre le contrôle de la situation, l’incident commence ainsi et on ne sait pas comment il finit », a-t-il ajouté. « Nous n’avions aucune intention d’ouvrir le feu mais il y a eu une énorme provocation », a-t-il affirmé.
En Iran, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé « l’acte inhumain du régime sioniste ».
L’Union européenne a demandé une « enquête complète » des autorités israéliennes sur les circonstances du raid, a indiqué un porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.
L’Espagne, qui exerce la présidence tournante de l’UE, a convoqué l’ambassadeur d’Israël
Le Vatican a exprimé sa « douleur et sa préoccupation ». « Il s’agit d’un fait extrêmement douloureux, en particulier en raison des pertes de vies inutiles. La situation est suivie au Vatican avec beaucoup d’attention et de préoccupation », a précisé le porte-parole, père Federico Lombardi.
Source Le Parisien