(Turquie News, mardi 4 septembre 2007) Le président de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN), Mehmet Ali Talat, et le président de la partie grecque (sud) de Chypre, Tassos Papadopoulos se rencontreront le 5 septembre pour relancer une initiative de paix patronnée par l’ONU, a affirmé mardi un responsable chypriote turc.

La rencontre a été confirmée par les Nations unies à Lefkosa (Nicosie).

Elle se tiendra dans la "zone verte", zone tampon sous contrôle de l’ONU, qui divise l’île et sa capitale, séparant les communautés chypriotes grecque et chypriote turque, a-t-on indiqué de mêmes sources.

La date a été définie pendant une réunion entre Rasit Pertev, le secrétaire du cabinet de Mehmet Ali Talat, un haut responsable chypriote grec, et des représentants de l’ONU.

M. Papadopoulos avait initialement proposé l’organisation d’un face-à-face en juin. M. Talat l’avait initialement acceptée, mais la rencontre avait finalement capotée à cause de l’attitude des Chypriotes grecs qui étaient intervenus pour empêcher la tenue d’une rencontre de football entre une équipe anglaise et une équipe chypriote turque, dans le nord de l’île.

La République turque de Chypre Nord (RTCN) subit un ambargo international agressif sous la pression des Chypriotes grecs et ce match aurait constitué une première historique permettant aux Chypriotes turcs de sortir, le temps d’un match de football, de l’isolement dont ils souffrent.

Au cours de leur rencontre, MM. Papadopoulos et Talat essaieront de faire progresser un accord cadre conclu le 8 juillet 2006 et visant à reprendre les négociations en vue d’un règlement fondé sur le principe d’une fédération bizonale et bicommunautaire.

Mehmet Ali Talat a de son côté a averti, dans un entretien au Daily Telegraph, d’un risque de "partition permanente" de Chypre rappelant le droit des Chypriotes turcs à disposer de leur sort.

"Le fossé s’agrandit. Il y a des enquêtes d’opinion qui montrent que la majorité des Chypriotes turcs est favorable à une solution de deux Etats., a déclaré M. Talat dans le quotidien britannique.

En 2004, les Chypriotes-grecs ont massivement rejeté un plan onusien de réunification qui avait été accepté par les Chypriotes-turcs.

Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.

L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).

Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le referendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.

Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve isolée économiquement et politiquement sur la scène internationale.

Devant le soutien massif de la population chypriote turque au referendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.

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Voir également :
 Dossier République Turque de Chypre du Nord
 Rubrique Chypre

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