L’armée turque a annoncé avoir tué une centaine de terroristes kurdes après une semaine de raids aériens. Le président du Kurdistan irakien réclame la fin de ces opérations militaires.

Alors que la communauté internationale et les médias ont les yeux rivés sur la situation en Libye et en Syrie, la Turquie pilonne sans relâche depuis une semaine le Kurdistan irakien. Cette région autonome du nord de l’Irak est censée abriter les bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ce mouvement armé, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, réclame une plus large autonomie pour les 12 millions de Kurdes présents en Turquie. Les quelque 30 millions de Kurdes sont principalement répartis dans quatre pays (Turquie, Syrie, Iran et Irak).

Les raids de l’armée turque lancés il y a une semaine dans le nord de l’Irak font suite à plusieurs attaques meurtrières du PKK en Turquie. Selon un premier bilan fourni par l’armée turque, près de cent terroristes du PKK ont été tués. Entre 90 et 100 terroristes kurdes ont été tués et 80 autres blessés dans les bombardements, a affirmé l’état-major turc. Le communiqué précise que 14 installations, 8 dépôts de vivres, un autre de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 refuges ont été frappés lors des opérations qui ont visé un total de 132 cibles « soigneusement déterminées à l’avance grâce à une analyste méticuleuse pour épargner les zones de peuplement civil ». Selon la Turquie, environ 2 000 combattants du PKK se trouveraient dans la région.

Le PKK a nié avoir subi autant de pertes. « Seulement trois combattants du PKK ont été tués dans la province de Dohouk », a indiqué à l’AFP Ahmet Deniz, un porte-parole du PKK en Irak. De son côté le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a fait part de pertes civiles et a demandé à la Turquie d’arrêter ses opérations militaires. « Aucune action blessant les gens et détruisant leur propriété ne peut être justifiée », a-t-il déclaré. L’armée turque a fait savoir qu’elle envisageait de poursuivre les raids aériens si nécessaire.

Les habitants de cette région autonome sont également pris pour cibles par l’armée iranienne depuis un mois. Téhéran mène la chasse aux soutiens du Parti pour une vie libre au Kurdistan (Pjak), branche iranienne du PKK.

Source : avec Humanite