[Reuters] - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau évoqué ce vendredi la piste d’un règlement de comptes interne au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour expliquer le meurtre de trois militantes kurdes à Paris. Les trois femmes, dont une membre fondatrice du PKK, Sakine Cansiz, ont été retrouvées mortes dans la nuit de mercredi à jeudi dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement de la capitale.
De retour d’une visite au Sénégal, Recep Tayyip Erdogan a déclaré dans l’avion aux journalistes, tout en mettant en garde contre toute conclusion hâtive avant la fin de l’enquête, que les premiers éléments semblaient pointer vers la thèse d’un règlement de comptes interne, l’immeuble étant sécurisé par un code que seuls pouvaient connaître les habitants du bâtiment.
Discussions avec le chef de file du PKK
« Ces trois personnes ont ouvert. Nul doute qu’elles n’auraient pas ouvert à quelqu’un qu’elles ne connaissaient pas », a fait valoir Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie. Il a réaffirmé que ces meurtres pourraient avoir eu pour objectif de saborder les efforts de paix entre Ankara et le PKK, qui a pris les armes en 1984 pour obtenir un statut d’indépendance puis d’autonomie pour les Kurdes de Turquie, essentiellement présents dans le sud-est du pays.
La Turquie a récemment annoncé l’ouverture de discussions avec Abdullah Öcalan, chef de file du PKK condamné la réclusion à perpétuité et emprisonné sur l’île d’Imrali, au large d’Istanbul.