La Cour Administrative de la ville de Ruse en Bulgarie a été forcée de rejeter vendredi les recours contre la déclaration du Conseil municipal reconnaissant, sur le plan politique, un "génocide arménien" sous l’Empire Ottoman.
Les recours avaient été déposés par Mariya Dimova le Gouverneur du district de Ruse et par des conseillers de la ville de Ruse du parti des Libertés et des Droits.
Dans sa décision la Cour déclare que la déclaration politique "reconnaissant le génocide des Arméniens et des Bulgares" dans l’Empire Ottoman ne pouvait être remise en cause par voie juridique parce que ce n’était pas un acte administratif mais seulement un acte déclaratif et politique et n’avait en conséquence aucune portée légale. La cour est donc coincée par les déclarations des politique sur un sujet d’ordre juridique.
La déclaration reconnaissant le Génocide Arménien entre 1915 et 1922 a été adoptée par le Conseil municipal de Ruse le 17 avril suite à de vastes campagnes de propagande menées par les organisations de lobbying arméniennes de Bulgarie.
Cette situation met en évidence les brèches dans lesquelles les ultra-nationalistes arméniens s’engouffrent afin de porter sur la scène poitique un sujet qui devraient normalement être traité par voie juridique. En effet, le lobbying arménien s’appuyant principalement sur le clientélisme politique, une voie juridique les forcerait à entrer dans un débat avec les contradicteurs des thèses arméniennes de "génocode", ce que les nationalistes arméniens refusent catégoriquement, y voyant un risque de voir leurs arguments discrédités lors d’un tel débat.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.




