Question arménienne
Massacres des Turcs en Anatolie en 1914-1922 par les troupes arméniennes
Les élus suisses reçoivent les aveux d’un Premier Ministre arménien, Hovhannes Katchaznouni

Les politiques suisses reçoivent les aveux d’un Premier Ministre arménien, Hovhannes Katchaznouni
Selon le quotidien suisse « Le Temps » en date du 11 juillet 2007, les députés au Grand Conseil de Fribourg ont reçu le livre de Hovhannes Katchaznouni.
Sans grande surprise, la presse francophone arménienne qualifie l’ouvrage de "négationniste" car elle ébranle les dogmes des ultra-nationalistes arméniens.
C’est là que le bât blesse, et la contradiction ferait sourire plus d’un historien. Il s’avère que l’auteur de l’ouvrage n’est autre que Hovhannes Katchaznouni, premier Premier Ministre arménien en 1918-19, membre de la FRA-Dashnaksoutioun.
Emanant de l’Union des associations féminines d’Istanbul, datée du 23 avril, postée à Berne à la fin de juin, elle suggère à ses destinataires la lecture d’un petit ouvrage, accompagnant l’envoi, dont l’objectif est clairement exprimé : rappeler aux élus suisse qu’aucun clientélisme électoral ne justifie la mémoire sélective derrière laquelle on se cache pour mieux oublier et occulter les victimes turques des massacres perpétrés par les milices arméniennes entre 1914 et 1922 en Anatolie.
« Nous nous permettons de vous faire part de notre opinion, selon laquelle les événements de 1915 ne peuvent être qualifiés de génocide, car le génocide représente un concept juridique, et aborder le problème du génocide nécessite la prise en considération des événements et documents historiques », relate la missive.
Après la condamnation, en mars dernier, par le Tribunal de police de Lausanne, de Dogu Perinçek pour délit d’opinion après avoir réfuté l’histoire officielle votée sous la pression du lobby des nationalistes arméniens, voilà qui risque de réveiller les politiciens Suisses trop occupés au clientélisme électoral.
Sarkis Shahinian, coprésident de l’Association Suisse-Arménie, avoue que le moment choisi n’est pas anodin. Selon lui, il s’agit d’affaiblir la loi suisse "antiraciste", loi qui a servi à récemment servi d’instrument à une condamnation de Dogu Perinçek pour délit d’opinion.
Quoi qu’il en soit, le livre adressé aux parlementaires fribourgeois reste bien un élément non négligeable de l’historiographie arménienne. Mais il est surtout l’un des principaux écrits que les nationalistes arméniens s’efforcent d’occulter dans leur discours.
Il s’agit d’un rapport rédigé par Hovhannes Katchaznouni, premier ministre arménien en 1918-19, qui prône la dissolution du Parti Dachnak (nationale-socialiste, extrémiste et profondément turcophone), la principale formation politique du pays et un des acteurs majeurs dans les massacres perpétrés par les milices nationalistes arméniennes en Anatolie entre 1914 et 1922 contre les populations civiles de la région. Dans ce cadre, Katchaznouni présente clairement les événements dans leur globalité et ne laisse pas de place au déni quant aux massacres subis par les Turcs. Il présenté également l’implication intéressée des puissances impérialistes occidentaux dans ses massacres de masse, de quelle manière elles ont soutenu et armé les troupes arméniennes chargées de faire régner la terreur dans les villages turcs et kurdes. Ecrit en 1923, le texte est publié en 1927.
Le travail de recherche historique est une première. Les aveux de Katchaznouni ont été sauvés de l’oublie grâce à Mehmet Perinçek.
Les députés fribourgeois ne sont pas les seuls à l’avoir reçu : l’an dernier, ce livre a également été envoyé aux parlementaires fédéraux, ainsi qu’à leurs homologues français et allemands en réactions aux lois liberticides et clairement anti-turques votées dans ces pays sous les pressions de groupes nationalistes arméniens.
La question est maintenant de savoir si la Suisse va continuer sur la voie de délit d’opinion ou bien briser le tabou du négationnisme arménien en ouvrant un débat clair sur la loi du silence que font régner les nationalistes arméniens autour de cette page douloureuse de l’histoire du peuple turc.
Les auteurs de la missive risquent-ils une action en justice ? Selon Pierre-Henri Winzap, président du Tribunal de police de Lausanne-qui a condamné Dogu Perinçek pour délit d’opinion-, la nuance est parfois mince entre le délit d’opinion et l’infraction pénale. « Cela dépendra donc grandement de la sensibilité des juges fribourgeois », prophétise-t-il. On comprendra donc mieux l’importance et l’influence que peut avoir le rassemblement des quelques centaines d’activistes arméniens devant le tribunal sur la justice suisse, très soucieuse de ménager les susceptibilités des nationalistes arméniens.
Autre conséquence de cet envoi : les nationalistes arméniens entendant or et déjà s’en servir pour "prouver la nécessité" de museler les Turcs grâce à des lois liberticides...