Tandis que les côtes du sud et de la région égéenne ouvrent leurs bras au milieu de la saison d’été et attendent les visiteurs, dans un premier temps il sera un peu difficile de se décider de passer ses vacances au bord de la mer Noire. D’autant plus que des vacances à passer uniquement dans un seul village de la mer noire devrait pousser les gens à se poser des questions. Que va-t-il ce passer s’il pleut, si le plateau est couvert de brouillard, si le soleil ne se montre jamais ? Si vous chercher la sérénité, si vous voulez comprendre les autres cultures et découvrir la nature, et si tout cela prévaut le plaisir de la mer, du sable, du soleil et l’amusement, dans ce cas montez dans l’avion… Voici, vous êtes déjà arrivé à l’aéroport de Trabzon. Après avoir parcouru en une demi-heure la distance de 70 kilomètres en utilisant la nouvelle route sur la côte, vous arrivez à la commune de Görele de la province de Giresun… Au premier regard, la structure en béton attire l’attention comme dans les autres lieux d’habitation de la mer Noire. Ces constructions sont fortement contradictoires par rapport aux montagnes à flanc tout raide et à la verdure. Mais plus avancé vers l’intérieur et vous gagnez de l’altitude par rapport au niveau de la mer, cette contradiction laisse la place aux structures naturelles et historiques ainsi qu’à la verdure sauvage de la mer Noire.

La commune prend son nom du mot « corolla » qui signifie en Grec « corail, pierre rouge ». Auparavant, à un kilomètre à l’Est de l’actuel Görele il y avait la ville Philokaleia. Les Génois ont établi une ville de colonie et ils ont appelé cet endroit Gorelle en raison de la couleur de corail du château construit. A l’époque des Ottomans, le nom « Yavebolu », qui signifie ‘la ville qui n’est pas à sa place’ avait également été utilisé pendant un moment.

Görele se trouve dans une région qui a été depuis la préhistoire, un lieu d’habitation important pour les hommes. Dans cette région qui se trouve sur la route des communautés d’hommes qui faisaient des incursions de l’est vers l’ouest, un centre de commerce avait été établi par les Seidaliens 1500 ans avant J.-C. Les centres de commerce qui se trouvaient jadis dans les villes que nous appelons aujourd’hui Trabzon, Tirebolu, Giresun, ont pendant des siècles changés souvent de propriétaires… A la suite des Phéniciens, des Ioniens, des Miletois, la région a également vécu la domination des Sakas, des Parts, des Huns, des Oğuz, des Turkmènes venant de l’Asie centrale.

Avant de découvrir la géographie qui s’élève seulement à deux rues derrière le centre-ville, vous pouvez profiter de la mer dans les plages de Bada et de Deliklitaş. Plus tard, il faut absolument déguster les différents pides (pita) délicieux dans un des célèbres restaurants de pide de Görele. Ici le pide a un passé de 85 ans. Le pide de la mer noire ou de Görele est fait partout en Turquie, mais c’est autre chose que de le goûter dans sa ville natale. Peut être que la raison la plus importante de cela est l’utilisation du fromage du village et du beurre propre à la région.

Au centre-ville, dans la rue, il existe 3 ou 5 vendeurs de glace qu’on ne peut pas passer sans les évoquer. Il ne s’agit de la saveur de la glace, ce qui est question là c’est un partage, une tradition… Par exemple vous avez envie de manger de la glace propre à la région, vendu dans de petits vers ; vous allez en acheter et en plus de cela vous voulez faire une faveur. Alors vous dites « voici tant d’argent en plus pour la fontaine ». Puis la fête commence. Le vendeur de glace frappe sur les cloches et distribue la glace que vous avez payé en trop aux personnes qui passent en annonçant « fontaine de glace, venez les citoyens ». Ce doit être un moyen de rendre heureux les enfants ou ceux qui sont démunis…

C’est le moment de quitter le centre ville et de plonger dans la verdure… Plus vous montez en altitude (près de 600 m), plus vous remarquez que la majorité de la verdure que vous voyez est constituée de noisetiers nains. On peut y voir toutes les caractéristiques du climat de la mer Noire, ainsi la précipitation abondante et la structure de la terre constituent une structure écologique idéale pour la noisette. Cette dernière détient une place importante dans la vie de presque toute personne qui vit dans la commune. La saison de récolte de la noisette est comme un point tournant. Quand les gens se parlent ont entend des expressions comme, « faisons le avant la récolte de la noisette », « je vais aller à Istanbul, si Dieux le veut, après la noisette ». La noisette, dont la production a une passé de 5000 années, est riche en potassium, en magnésium et en calcium. Du fait de son rôle important concernant le développement de l’os et la disposition de la pression sanguine, la noisette est peut être le secret de la longévité et de la santé des personnes ici. Il y a plusieurs villages liés à Görele. Une population assez dense y vit dans ces villages. Toutefois, il est un peu difficile de comprendre les limites des villages pour ceux qui ont l’habitude des villages communs dans les autres régions de l’Anatolie. Les maisons sont assez éloignées les unes des autres. En raison de ce positionnement distancé, les villages rapprochés n’ont plus de frontières entre eux. Toutefois cela ne signifie pas que les villageois sont également distancés les uns des autres. Au contraire, ils sont constamment en communication.

La plus importante source de revenu dans les villages c’est la production de noisettes. En marge de cela ils plantent également pour eux même dans ses terres fertiles, d’autres légumes et fruits, notamment le maïs, et cela donne une autosuffisance aux villageois. Le pain fabriqué avec de la farine de maïs provenant des moulins de villages et la soupe au chou frisé sont des goûts que vous ne pourrez pas savourer ailleurs.

Le mont des brouillards (Sis Dağı) et le plateau qui se trouve dans les limites de Görele et très près de Trabzon, est un centre touristique local très important. Il n’est pas possible de ne pas être impressionné par la vue qu’on a de cet endroit, qui enchante les gens. Les nuages qui commencent à partir des toits des maisons traditionnelles de plateau en face de la vallée qui s’étend en aval du plateau, expliquent en quelque sorte pourquoi on appelle cette montagne, mont du brouillard.

L’apiculture est très développée sur les flancs du mont. Le nombre de nid-d’abeilles est estimé à environ 3000.

Etre confronté tout au long de la journée à des nuages, le fait que la vue change sans arrêt, en fait de cet endroit un plateau sans précédent. Avec la construction de routes sur ce plateau qui jadis était utilisé par la population de la région pour paître les animaux, les gens s’y rendent pour prendre de l’air frais et participer aux festivités. De plus le nombre de personnes qui y viennent a sérieusement augmenté. Pendant la période des festivités de plateaux, il est possible de voir la population locale dans leurs plus beaux habits traditionnels. Ici se mettre de beaux vêtements est une coutume ; se promener toute la journée sur le plateau et discuter, manger, boire, sont comme un traitement pour ceux qui luttent toute une année contre le trouble des villes.

Le violon traditionnel (Kemençe) et la danse folklorique régionale ont une importante place dans la vie de la population locale. Le violon de Görele s’identifie avec ses courbes en forme de cœur, sa manche courte, et son corps étroit et long. Le corps et la manche sont faits de genévrier, prunier, mûrier et cerisier, tandis que sur la couverture on retrouve l’épicéa. Un festival de Horon et Kemençe de Görele est organisé chaque année dans la commune et dure pendant trois jours. Les milliers de personnes qui viennent pour suivre le festival se tiennent main dans la main, accompagnée par la musique des maîtres de kemençe, forment de grands cercles et danse le horon pendant des heures. Pendant les mariages, les mariés danse le horon, plein de joie, avec les invités. Il ne peut y avoir une fête ou un mariage sans le horon… Faites en sorte que votre chemin passe par la commune de Görele de la province de Giresun, voyez cette région, vous allez l’adorer… Vous apprendrez même à danser le horon…

Source TRT