La Suède accepte l’extradition d’une Turquie dans le cadre de la candidature de l’OTAN
La Suède a déclaré jeudi qu’elle extraderait un citoyen turc recherché par Ankara, mais a rejeté une autre demande, les extraditions étant l’une des principales demandes d’Ankara pour ratifier l’adhésion de Stockholm à l’OTAN.
La Turquie a accusé la Suède de fournir un refuge à des dizaines de suspects qui, selon elle, sont liés à une tentative de coup d’État ratée de 2016 et à une lutte kurde de plusieurs décennies pour un État indépendant, et a donc hésité à ratifier sa candidature à l’OTAN.
Le ministère suédois de la Justice a déclaré qu’il avait accepté l’extradition d’Omer Altun, un citoyen turc de 29 ans condamné l’an dernier par un tribunal turc à 15 ans de prison pour "ce qui en Suède serait l’équivalent d’une fraude".
Le ministère a déclaré que l’extradition n’avait été accordée qu’à la condition qu’Altun obtienne un nouveau procès à son retour en Turquie.
La décision, dont une copie a été obtenue par l’AFP et datée du 30 mars, est intervenue après que la Cour suprême suédoise eut donné son feu vert à l’extradition.
"Le gouvernement partage l’évaluation de la Cour suprême selon laquelle rien ne s’oppose à l’extradition d’Omer Altun vers la Turquie", a-t-il déclaré.
Pouvoir judiciaire indépendant
Stockholm a souligné à plusieurs reprises que son système judiciaire est indépendant et a le dernier mot en matière d’extradition.
Le gouvernement a cependant rejeté une demande d’extradition concernant Mehmet Zakir Karayel, 51 ans, un citoyen suédois qu’Ankara soupçonne d’appartenir à une "organisation terroriste armée", selon des documents du ministère suédois de la Justice.
En vertu de la loi suédoise, "un citoyen suédois ne peut pas être extradé", écrit-il.
Le pays scandinave a extradé au moins deux citoyens turcs au cours de l’année écoulée, mais a rejeté les demandes de plusieurs autres, dont une pour l’ancien rédacteur en chef du quotidien Zaman, que la Turquie accuse d’être impliqué dans une tentative de renversement du président Recep en 2016. Tayip Erdogan.
Dans un revirement historique, la Suède et la Finlande ont abandonné leurs politiques de longue date de non-alliance militaire et ont demandé à rejoindre l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Après des mois de retard, Ankara a ratifié le mois dernier l’adhésion de la Finlande, lui permettant de devenir membre à part entière de l’alliance de défense cette semaine.
Source : AFP