Le nombre de pays réclamant la restitution d’œuvres exposées dans les grands musées se multiplie. Une revanche sur le colonialisme.
La restitution d’œuvre par les musées - "Les fabuleux trésors de la discorde"
Cette fois, c’est officiel. L’Egypte a obtenu du Musée du Louvre la restitution de cinq pièces de son patrimoine historique. Il aura fallu que la politique s’en mêle (une rencontre Sarkozy-Moubarak) pour trouver un accord lundi. Sur sa lancée, l’Egypte a encore annoncé qu’elle allait demander au British Museum de lui rendre la pierre de Rosette, « symbole de l’identité de notre nation », souligne Zahi Hawass, chef suprême des antiquités égyptiennes.
Ces offensives illustrent les disputes internationales, toujours plus nombreuses, au sujet de la propriété d’œuvres d’art majeures. Autant de conflits susceptibles de tourner à la crise diplomatique.
L’Egypte, dont l’histoire a vu défiler les armées et les archéologues occidentaux, réclame toute une série de pièces aux musées européens, les accusant même de recel. Dans son sillage, la ville turque d’Izmir, pas plus tard que lundi, réclamait elle aussi la restitution d’œuvres au Louvre, qui a immédiatement qualifié la demande d’illégitime.
La Chine, elle, a envoyé des experts parcourir, en ce moment même, les collections du monde entier pour repérer les objets volés lors du pillage du Palais d’été de Pékin par les troupes anglo-françaises en 1860. Pas moins de 1,5 million de pièces auraient disparu rien qu’au cours de cet événement, pièces aujourd’hui abritées dans 2000 musées de 47 pays, estiment les experts chinois.
Pour l’Unesco, ces demandes massives de restitution sont à mettre à l’actif du nouvel intérêt des ex-colonies pour leur identité et leurs racines. L’envol du marché de l’art et la valorisation du patrimoine culturel à des fins touristiques sont aussi des facteurs d’explication. Au cœur de ces disputes, l’Unesco n’a jamais été autant sollicité pour jouer les médiateurs.
Source "20minutes.ch"