L’opposition turque exprime son scepticisme quant à la manière dont le rapprochement turco-arménien prend forme et appelle le gouvernement à la prudence et dans ses efforts visant à normaliser les relations avec l’Arménie.

Le vice-président du parti d’opposition du Peuple Républicain Onur Oymen a déclaré dans une interview à la chaîne de télévision TNT-Avrasya TV : « Notre parti, de même que d’autres partis d’opposition, n’approuve pas la visite. Nous sommes favorables à des pourparlers avec la partie arménienne, mais nous devons voir les réponses d’Erevan dans ses efforts en vue de normaliser les relations. Du temps du Premier ministre Demirel, nous avons fait encore plus d’efforts pour résoudre non seulement les discordes entre la Turquie et l’Arménie, mais aussi pour aider au règlement de l’invasion du Nagorno-Karabakh. Mais Ils n’ont résulté sur rien à cause des positions du côté arménien » a déclaré le politicien turc.

Onur Oymen a déclaré qu’ « il y a beaucoup de forces avec des idées radicales en Arménie [NDLR : La FRA Dashnaktsoutioun fait partie de ceux là.] et au-delà de ses frontières, qui ne veulent pas l’établissement de relations normales et amicales entre nos pays ».

« Aujourd’hui, 20 % des territoires de notre voisin sont occupés par l’Arménie. 1,2 millions de réfugiés azéris vivent dans des conditions terrifiantes. On ne peut pas oublier que l’on entend de fortes pressions de l’Ouest en faveur de l’ouverture de la frontière. Ankara a déjà fait beaucoup de concessions envers Yerevan. 65 000 arméniens travaillent sur le territoire de la Turquie et tout l’argent qu’ils gagnent, ils l’envoient à leurs familles. L’Arménie, s’étant trouvé dans un isolement à cause d’une politique étrangère imprudente, n’est pas capable de garantir des conditions normales pour la vie de sa population » a déclaré le représentant de l’opposition turque.

« La victoire de l’équipe turque dans le match de football s’est métamorphosée en défaite du pays dans l’arène politique à cause de la visite de Gul à Erevan. Les autorités turques doivent être plus prudentes et attentives en prenant de telles décisions » a indiqué Onur Oymen.


Les problèmes :

Les événements de 1914-1922

Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.

La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.

Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan envahie par l’armée arménienne au début des années 1990. L’agression arménienne s’est soldée par le massacre et la déportation de la totalité de la population azérie de la région et dans le cadre de la politique de purification éthnique planifiée et mise en oeuvre par l’Etat arménien.

Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azérbaïdjanais vivent dans des conditions déplorables en attendant de pouvoir éventuellement récuperer leur biens spoliés par l’Etat arménien.

Les terres et maison laissées à l’abandon (quand elles n’ont pas été détruites par les pillonages des troupes arméniennes soutenues par des militaires russes) ont été "offertes" par l’Etat arménien aux colons installés pour "repeupler les territoires liberés"(sic) [1]

A plusieurs reprise, les instances internationales ont condamné ce véritable génocide du peuple azéri et enjoit l’Arménie de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement. Le statut-quo étant à son avantage, l’Arménie ne montre aucune preuve de bonne volonté quant au sort du million de réfugiés azéris chassés de leurs terres et nie le Génocide Azéri.

Massacres des Azéris par l’armée arménienne

L’Arménie nie la mise à mort systématique de plusieurs dizaines de milliers et la déportation d’environ un million d’Azéris et profite de la présence de ses nombreuses officines implantées dans les pays d’Europe ou d’Amérique pour propager sa position négationniste concernant le Génocide Azéri.

Voir également :
 Imprescriptible, base documentaire sur le génocide du peuple azéri
 Génocide Azéri, liens sur le génocide azéri